Par Julia Itel – Publié le 22/10/2024
Le mariage chrétien repose sur quatre piliers fondamentaux : la liberté, l'indissolubilité, la fidélité et la fécondité. Ces principes assurent la solidité et la profondeur de l'engagement entre les époux, tout en reflétant l'amour inconditionnel de Dieu pour son Église.
Le sacrement du mariage
Dans la tradition catholique, le mariage est bien plus qu’une simple institution sociale ou un contrat civil. Il fait partie des sept sacrements de l’Église, aux côtés du baptême, de la confirmation, de la réconciliation, de l’eucharistie, de l’ordination et de l’onction des malades. Du latin sacramentum, signifiant « serment » ou encore « signe sacré », le sacrement est un rite ou une action sacrée par lesquels Dieu agit de manière spéciale dans la vie des croyants, leur conférent sa grâce divine. Les sacrements rythment les moments importants de la vie du chrétien. Ils peuvent prendre la forme de paroles, de gestes, de signes et de symboles – et plus largement d’un rituel – par lesquels le chrétien communique avec le Christ afin d’être uni à lui.
Ainsi, en tant que sacrement, le mariage représente plus qu’une simple alliance entre un homme et une femme ; il engage également les époux envers Dieu et représente une union indissoluble, destinée à durer la vie entière et symbolisant l’union du Christ et de l’Église. En se donnant le sacrement du mariage, les époux font de leur engagement mutuel le signe et l’instrument de l’amour de Dieu. À travers cette alliance, le mariage devient alors une voie de sanctification et une manière pour eux de grandir en amour et en sainteté.
Ainsi sont-ils - Un mariage, ça se prépare !
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Quels sont les 4 piliers du mariage ?
Cet engagement profond repose sur des fondements précis, que l'Église appelle les « quatre piliers » du mariage : la liberté, l’indissolubilité, la fidélité et la fécondité. Ces piliers forment la base de l’union sacramentelle et assurent sa stabilité. Ils ne sont pas seulement des exigences juridiques ou morales, mais des éléments essentiels qui permettent au mariage de s’épanouir pleinement, tant sur le plan humain que spirituel.
La liberté
Le premier des 4 piliers est celui de la liberté ou, plus spécifiquement, de la liberté de consentement. Les futurs époux doivent entrer dans le mariage sans aucune contrainte extérieure, sans peur et en pleine conscience de la portée de leur engagement.
Le pilier de la liberté trouve son origine dans le respect de la dignité humaine, telle qu’enseignée par l’Église et inscrite dans le droit canonique. Cette conception, héritée du droit romain, rompt avec celle pratiquée dans l’Ancien Testament, où l’influence des familles prime sur la volonté des époux. Désormais, c'est le consentement des conjoints, proclamé pendant la messe par le « oui » mutuel, qui fait le mariage et qui permet de garantir l’égalité de l’homme et de la femme devant la société et devant Dieu.
Libres de se choisir l’un et l’autre, les époux sont également libres de choisir l’union matrimoniale pour faire communauté. Le premier pilier permet donc d’assurer que le don de soi dans le mariage est authentique et non forcé, engageant alors une véritable communion d’amour.
L’indissolubilité
« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Mt 19, 6 ; Mc 10, 9). C'est dans ces paroles du Christ que s’ancre le pilier de l’indissolubilité du mariage. Pour l’Église catholique, le mariage n’est pas seulement un contrat entre deux personnes, mais, comme mentionné plus haut, une alliance sacramentelle instituée par Dieu lui-même. Le lien du mariage, une fois validement constitué, ne peut donc être dissout que par la mort.
Pour les époux, cela signifie que lorsqu’ils s’engagent, ils le font pour la vie entière. Même si les difficultés surviennent, ils sont appelés à persévérer dans leur amour et à chercher des solutions aux crises qu’ils traversent. Le divorce n’étant pas une option pour l’Église, ce pilier encourage les couples à prendre leur engagement au sérieux dès le départ. Cette dernière propose toutefois des soutiens pastoraux et spirituels, comme les retraites pour couples en difficulté. Le pilier de l’indissolubilité permet également de protéger les enfants en assurant une stabilité familiale.
La fidélité
Le troisième pilier est celui de la fidélité. Celui-ci engage les époux à vivre un amour exclusif et perpétuel. Lorsque ces derniers se choisissent et se promettent l’un à l’autre, une relation de confiance et d’engagement indéfectible se met alors en place. Dans la conception chrétienne du mariage, la fidélité est la base de la confiance et de la stabilité du couple. Elle est à la fois une promesse, une discipline mais surtout un projet toujours actualisé et permettant aux époux de bâtir un foyer sain pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Pour cela, ils peuvent s’appuyer sur le pardon et sur un autre sacrement, qui est celui de la réconciliation.
La fécondité
Le dernier et quatrième pilier est celui de la fécondité. La fécondité est profondément enracinée dans l’enseignement de la Genèse : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre » (Gn 1, 28). Dans le cadre du mariage, les époux sont invités à participer à l’œuvre créatrice de Dieu en étant ouverts à accueillir la vie. D’ailleurs, exprimer son désir de fonder une famille doit être inscrit dans la déclaration d’intention lors de la préparation du mariage.
En effet, l'Église catholique considère que le mariage n'est pas seulement une union d'amour entre deux personnes, mais aussi un cadre pour accueillir, élever des enfants et in fine transmettre la foi. L’Église interdit d’ailleurs l'utilisation de la contraception artificielle tout en recommandant les méthodes naturelles de régulation des naissances.
Lorsqu’un couple rencontre des difficultés à concevoir un enfant, le pilier de la fécondité peut être engagé d’une autre manière. D’abord, la fécondité ne concerne pas seulement la procréation. Elle concerne aussi la croissance spirituelle du couple et de sa communauté. Ensuite, la fécondité peut être conçue comme un don de soi au service des autres. Le couple peut alors s’engager pour une personne en besoin, pour une cause, etc.