On connaît une quinzaine de saintes Julienne dans les divers calendriers régionaux. Celle que cite en ce jour le calendrier civil vivait en Asie mineure, à la fin du IIIe siècle, dans la cité de Nicomédie. Elle refusa le mariage qu'on lui imposait pour consacrer sa vie et son coeur au Christ en priorité. Ce refus, considéré comme anti-social, la fit dénoncer comme chrétienne par sa famille elle-même. Elle subit le martyre sous le règne de l'empereur Maximin, vers 305 à Nicomédie, actuellement Izmit en Turquie, sur les bords de la mer de Marmara, au nord du détroit des Dardanelles.
Même si l'expression "julienne" est plus connue comme plante ornementale à fleurs rouges ou violettes très parfumées et si le nom masculin de Julien retrouve faveur de nos jours, rappelons deux autres saintes qui ont porté ce nom. Julienne Falconieri vivait à Florence au 14e siècle, où elle fut la fondatrice d'une congrégation vouée à l'éducation des enfants et au soin des malades.
Julienne de Mont-Cornillon était religieuse dans le monastère de ce nom près de Liège en Belgique, au 13e siècle. On vous parlait le 15 février du Jésuite Claude de la Colombière qui fut le confident et le guide spirituel de sainte Marguerite-Marie au moment des apparitions du Sacré Coeur à Paray-le-Monial, au 17e siècle. On peut se rappeler que, plusieurs siècles avant, c'est Julienne du Mont-Cornillon qui sollicita la célébration, dans l'Eglise, de la " Fête-Dieu ". Sur sa demande, l'évêque de Liége institua, dans son diocèse, la Fête du Corps du Christ, du Saint-Sacrement, en 1246.
Ajoutons une anecdote : le dictionnaire "Robert" rapporte que, dans l'une de ses oeuvres, Flaubert parle des "juliennes" qui sont cueillies pour orner les reposoirs de la Fête-Dieu...
Le prénom Julienne vient du latin Julia, famille illustre de romains qui prétendaient être les descendants directs de Vénus ! Le membre le plus célèbre de cette famille est bien sûr Jules César.