Gontran était le petit-fils de Clovis et de Clotilde. Il hérite du royaume mérovingien qui, à partir d'Orléans, comprenait la Bourgogne, le Berry et une partie de la Provence. Dans les annales du 6e siècle, on trouve des pages très sombres, pleines de sang et de crimes. Les autres frères de Gontran étaient Charibert, Chilpéric et Sigebert, cruels et féroces ainsi que leurs épouses : il suffit de nommer Frédégonde. Dans ce milieu terrible, le roi Gontran montrait un coeur bon et généreux. Comme l'atteste l'historien réputé de cette époque Grégoire de Tours, il conserva toujours la pureté de sa foi. Il avait surtout à se préserver de ses proches : la politique de cette époque était celle de la "liquidation" réciproque !
Le "bon roi Gontran" réorganise son royaume en faisant de Chalon-sur-Saône sa capitale. Il contribue à la fondation de plusieurs monastères, dont l'abbaye de Luxeuil avec saint Colomban, et jusqu'en Suisse à Agaune dans le Valais. Gontran fut artisan de paix et de réconciliation, non seulement dans l'exercice difficile de la politique mais aussi dans le pardon héroïque ; ainsi envers ceux qui, pour le priver d'héritiers, avaient supprimé ses enfants au berceau. Plein de compassion pour les malheureux, le roi Gontran le manifeste notamment en 580, quand ses États furent ravagés par une dysenterie contagieuse appelée "feu de saint Antoine". Il s'impose alors des jeûnes rigoureux, fait le sacrifice de sa vie pour ses sujets et organise les secours. Il termina sa vie à Chalon le 28 mars 592.
Gontran est un nom d'origine germanique ; il vient de gund = guerre et de Ans, nom d'une divinité teutonne.