Une dizaine d'autres saintes ont porté ce même nom qui, en grec, signifie "pure et chaste". La sainte Agnès que nous fêtons en ce jour : la légende s'est emparée de son histoire il est difficile de discerner les éléments authentiques de la vie de celle qui fut l'une des plus populaires du martyrologe romain. On peut cependant retenir qu'il s'agissait d'une très jeune fille -âgée seulement de 12 ou 13 ans - qui préféra la mort par fidélité au Christ, pour ne pas perdre sa virginité. Son nom figure déjà dans une liste officielle des saints, datée de 354 et la basilique qui lui a été dédiée à Rome date de la période de Constantin. Sa "légende" a brodé autour de ce noyau historique. L'empereur Dioclétien s'apprête à déclencher sa terrible persécution contre les chrétiens. Très belle, Agnès aurait été remarquée par le fils du préfet de la ville impériale. Devant son refus de l'épouser et de sacrifier aux divinités païennes, elle est dénoncée comme chrétienne et condamnée à mort. Elle subit plusieurs supplices, dont celui du feu, dont elle sort indemne. Elle meurt décapitée vers l'année 304.
La jeune martyre Agnès est demeurée dans la tradition chrétienne le symbole de la pureté pour le Christ. À Milan, le 21 janvier 375, l'évêque saint Ambroise célèbre, dans une homélie, l'adolescente intrépide qui proclame joyeusement sa foi en s'avançant vers le martyre. À la même époque, le Pape Damase compose une épitaphe en son honneur. L'Église a toujours eu "un coup de coeur" pour les jeunes martyres du Christ dans les premiers siècles ; avec Agnès : Félicité et Perpétue, Agathe, Lucie, Cécile et Anastasie. La ressemblance de la jeune chrétienne au Sacrifice de l'Agneau de Dieu nous fait rejoindre un symbolisme profond : celui qui est marqué dans le "pallium", cette double bande marquée de 10 croix que portent dans les célébrations le Pape et les Archevêques. Cet ornement est tissé à Rome avec la laine d'agneaux bénis le jour de la fête de ste Agnès. Voici la profession de foi que la tradition romaine met sur les lèvres d'Agnès : "Au Christ seul j'appartiens sans réserve : je viens vers Toi, Père très Saint, Toi que j'ai aimé, cherché et désiré".