Yves Hélory de Kermartin est né le 17 octobre 1235 à Minihy-Tréguier dans les Côtes d'Armor. Tout jeune, il prend la route de Paris et d'Orléans pour de brillantes études de Droit. De retour en Bretagne, il devient official : juge ecclésiastique du diocèse de Rennes, en 1280. Bientôt appelé par l'évêque de Tréguier, il est ordonné prêtre et nommé recteur de Tredez tout en poursuivant sa fonction d'official. Prêtre et juriste : pour l'être à plein selon l'Évangile, Yves se dépouille de ses biens et se retire au manoir familial de Kermartin. Il y vivra portes et tables ouvertes. Sa hantise est de défendre les indigents et les laissés-pour-compte et blessés de la vie, comme on dit maintenant : les petites gens, exploités et méprisés. A l'époque, de la part d'un homme de loi, c'était un comportement insolite ! Maître Yves a pour priorité d'être l'avocat des pauvres. A la fin de sa vie, Yves se retire, toujours recteur de paroisse, à Louannec près de Perros-Guirec, entouré par un immense mouvement de respect et d'affection. Il rejoint son Seigneur Maître de toute justice le 19 mai 1303.
Il sera canonisé en 1347 par Clément VI. Le texte original de l'Enquête faite alors montre d'un saint Yves éminent juriste et bon pasteur saisi par la foi au Christ et passionné de justice. Toute sa vie, il prit en son cœur les peines d'autrui, portant cotte et cilice, avec une pierre comme oreiller. On le voyait parcourir les campagnes, réconciliant les adversaires tenaces et annonçant partout l'Évangile du Christ, ne fermant sa porte à personne.
L'année 2003 a marqué à Tréguier le 7e centenaire de sa mort par des célébrations à la cathédrale, un immense Pardon et deux colloques sur les valeurs de saint Yves au cœur de l'Europe. Bonne fête aux avocats et aux juristes, à tous les chercheurs et artisans, enseignants et étudiants du Droit, de la justice et de la solidarité et à ceux et celles qui se prénomment Yves, Yvette, Yvonne, Even, Erwann et Vonig et tous les dérivés de Yves, qui signifie en celtique iv : être droit comme un if !