1419 : une date dans la prédication évangélique au début du XVe siècle. Alors que s'éteint, à Vannes en Bretagne, le verbe percutant du dominicain Vincent Ferrier, commence en Italie la mission du franciscain Bernardin de Sienne. Entré chez les Frères mineurs, il sillonne l'Italie à pied ou juché sur un âne. Sa prédication est "audiovisuelle", rude et directe, colorée d'anecdotes. Il interpelle, fait rire et pleurer, enchante et rend furieux. S'il fait réconcilier en public les factions politiques rivales, il dresse aussi des "bûchers de vanités" où les dames doivent jeter leurs bijoux. Il prêche souvent en plein air, dans les rues et sur les places, deux ou trois heures durant, à des auditoires de milliers de personnes. Il presse tout le monde "d'entrer dans la Famille de Jésus, le Seul qui puisse sauver".
Frère Bernardin proclame avec véhémence "l'appel miséricordieux de l'amour divin". Il prêchait avant tout le Nom de Jésus et pour le graver dans les coeurs, il inscrivait sur des tablettes, des étendards et même au fronton des édifices publics les trois lettres J.H.S., initiales de l'expression latine "Jesus Hominum Salvator": Jésus sauveur des hommes. Prédicateur vibrant de l'Évangile, haut en couleurs et en gestes, Bernardin est d'abord un frère de saint François d'Assise. Vicaire général de son Ordre en Italie, il en est le réformateur ardent. Le Pape Martin V veut le nommer évêque de Sienne pour le réhabiliter, car le prêcheur dérangeant avait été dénoncé devant l'Inquisition. Il décline l'offre pour rester fidèle à la prédication permanente et itinérante. Saint Bernardin de Sienne meurt d'épuisement, toujours sur la brèche, le 20 mai 1444.
Comme Bernard, Bernardin est un nom d'origine germanique qui signifie " ours " (bern) et " dur, courageux " (hard).