Thomas d'Aquin est un saint "prodigieux", tant par ses connaissances que par sa contemplation du Mystère de Dieu et de sa "sublime vérité".
Thomas naquit près d'Aquino (d'où son nom !) dans le royaume de Naples en Italie, en 1225. Son premier parcours, fut sa formation religieuse à l'abbaye du Mont Cassin, ses études à l'université de Naples, puis son entrée dans l'Ordre de saint Dominique, malgré la très vive opposition de sa famille, qui tentera même de le kidnapper sur une route ! Thomas fera trois séjours de formation à Paris mais c'est à Cologne qu'il se met sous la direction de Maître Albert le grand. Il mène une vie ardente, remplie par la prière, la recherche intellectuelle, la fidélité, l'enseignement et la prédication. En ce XIIIe siècle bouillonnant d'idées nouvelles, on venait de redécouvrir la pensée d'Aristote. Cette doctrine, de par son rationalisme, semblait incompatible - aux yeux de l'Eglise et de l'Université - avec la foi chrétienne et avec la théologie "en vogue" qui était d'inspiration augustinienne. L'audace de saint Thomas fut de réaliser une synthèse équilibrée entre la pensée d'Aristote et la théologie de saint Augustin.
En ses diverses "sommes" ou synthèses, Thomas d'Aquin nous a laissé une oeuvre gigantesque qui demeure l'un des sommets de l'esprit humain. Logicien, philosophe et théologien, son savoir embrasse toute la culture de son époque. Celui que l'Église, d'abord méfiante, saluera du titre de "Docteur angélique" est-il dépassé aujourd'hui ? Au XXe siècle, des penseurs comme Étienne Gilson et Jacques Maritain ont prouvé le contraire. Saint Thomas d'Aquin a réalisé, en sa vie chrétienne et culturelle, l'harmonie entre la foi et la raison. Ce qu'on a appelé le "Thomisme", après avoir triomphé des écueils de la Scolastique, demeure l'une des avenues majeures de la pensée. Un tel génie aurait pu avoir la "grosse tête", mais Thomas d'Aquin fut d'abord un homme de foi et de prière, un fils et un frère de saint Dominique, consacré comme lui à la contemplation de la Vérité divine pour en communiquer les fruits de lumière. Il termina sa vie le 7 mars 1274, à Fossa Nova, alors qu'il faisait route, comme théologien, vers le 2e Concile de Lyon.
Les Thomas peuvent également fêter saint Thomas Becket le 29 décembre, l'apôtre saint Thomas le 3 juillet et saint Thomas More le 22 juin.
L'étymologie de Thomas vient de l'araméen "toma" jumeau.