Narcisse signifie en grec "torpeur".
Le Narcisse que nous fêtons aujourd'hui, au contraire de celui de la mythologie gréco-romaine, ne se préoccupait pas que de lui-même ! Il fut le 30e évêque de Jérusalem à la fin du IIe siècle. Il était fort âgé, centenaire dit-on, quand il accéda à l'épiscopat. On lui mena la vie dure pour obtenir sa démission et il n'était plus de force à tenir tête à ceux qui briguaient sa succession ! Sous le coup d'accusations calomnieuses, il se retira dans la solitude. Quand il put revenir dans son diocèse de Jérusalem, on lui avait donné un remplaçant, Alexandre, originaire de Cappadoce. C'était quelqu'un de remarquable : il avait été élève de Clément d'Alexandrie et condisciple d'Origène ; mais ce qui est plus remarquable encore, c'est comment le nouvel évêque se comporta comme coadjuteur de l'évêque à son retour.
Ce n'était pas évident comme situation : deux évêques dirigeant ensemble un diocèse, le nouveau et l'ancien qui se maintient à son poste plus longtemps que prévu... Si nous admirons la vaillance du vieil évêque Narcisse, on peut admirer plus encore la patience du nouvel évêque Alexandre qui pouvait écrire à des chrétiens d'Egypte : "Narcisse vous salue ! Il a gouverné cette Eglise avant moi. Il la gouverne encore par ses prières et il vient d'avoir 116 ans... Il vous engage, comme je le fais moi aussi, à vivre dans la concorde et la paix". A la Messe, chaque jour, nous prions pour nos Evêques. S'il y a des vétérans de l'épiscopat, c'est quand même une bonne chose qu'il y ait désormais une limite d'âge, même pour les cardinaux !
On fête également un saint Narcisse qui fut martyr en Catalogne espagnole au IVe siècle, avec son Diacre. Selon la tradition qui tient de la légende, il prêcha l'Évangile dans le canton des Grisons en Suisse puis à Augsbourg. Vers la fin de sa vie, il retourna à Girone et c'est là qu'il rendit le témoignage suprême du martyre. Il est fêté le 18 mars.
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