Isidore fut l'un des plus grands savants du Moyen Âge en Europe. Il était issu d'une famille de saints avec ses frères Fulgence et Léandre et leur soeur Florence. Léandre, l'aîné, était évêque de Séville, capitale de l'Andalousie. Il avait veillé avec soin sur la formation de son jeune frère Isidore, l'obligeant à de fortes études. Or Isidore n'était pas un surdoué : on disait de lui que sa tête était dure comme un caillou ! A force de volonté, soutenu par son frère, il devint un esprit polyvalent. En même temps, il succède à Léandre comme évêque de Séville. Pendant trente-cinq ans, il s'engagera à plein dans la formation chrétienne de son peuple, par la prédication à tous venants et l'instruction des jeunes : il avait fondé pour eux un collège, où il était lui-même enseignant.
Son action pastorale est relancée par des conciles qu'il anime à Tolède, capitale spirituelle de l'Espagne au temps des Wisigoths barbares. Isidore convertira leur roi Reccared à la foi chrétienne. Ecrivain et pédagogue, en avance sur son temps, Isidore produit une oeuvre littéraire tous azimuts : il rédige une "Somme" de vingt livres qu'il intitule avec modestie Sur l'origine de certaines choses. De cette "encyclopédie", on a pu dire qu'elle a instruit et nourri l'intelligence d'un millénaire. Théologie et astronomie, géométrie et sémantique, exégèse, histoire religieuse et profane : rien n'est étranger au savoir d'Isidore. On l'a nommé "le premier instituteur du Moyen Âge", déjà prophète de la Renaissance tout en faisant le pont avec la culture de l'Antiquité. C'était au début du VIIe siècle.
Le prénom Isidore est d'étymologie grecque et signifie "cadeau d'Isis" ( dore : "cadeau" ; Isis était une déesse égyptienne dont son culte franchit les frontières et devint extrêmement populaire dans la Grèce et la Rome antiques.