Élisée : un nom encore souvent donné dans les familles chrétiennes en Afrique. Il vient de l'hébreu et signifie seigneur dieu (El-Yah). Dans la Bible, Élisée est un prophète disciple d'un autre prophète, Élie, au VIIIe siècle avant le Christ. On trouve le récit de la vocation d'Élisée, appelé par Élie à prendre sa suite, dans le Ier Livre des Rois, chapitre 19. Élie trouve Élisée en train de labourer : il avait à travailler douze arpents de terre et il en était au douzième. Élie passe près de lui et lui jette son manteau. Élisée abandonne ses bœufs, court après Élie et lui demande : "Permets que j'aille embrasser mon père et ma mère, et ensuite je te suivrai". Élie lui réplique : " Va, retourne, que t'ai-je donc fait ?" Élisée repart donc, d'abord sans le suivre. Il prend sa paire de boeufs pour l'offrir en sacrifice et fait cuire leur viande qu'il donne à manger aux siens. Puis il se lève, suit Élie et demeure à son service.
Dans l'Évangile, Jésus reprend cet appel d'Élie pour la mission, en le rendant plus radical encore. A quelqu'un qui lui promet de le suivre après avoir fait ses adieux aux gens de sa maison, le Seigneur répond : "Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n'est pas fait pour le Royaume de Dieu" (Luc 9. 62).
Même si Élisée n'a pas la stature de son maître Élie, au verbe de feu, il poursuivra son oeuvre. Aux origines du prophétisme biblique, après Samuel et le roi David, tous deux incarnent déjà ce qu'est un prophète du vrai Dieu. Élisée est un "frémissant du Dieu Unique et Saint" : il en a fait une expérience intime, en recevant révélation de son message. Le prophète est guetteur et veilleur de la Parole de Dieu. Il est important de se souvenir que Jésus, en sa première prédication dans la synagogue de Nazareth, fait référence à la fois à Élie et à Élisée. Il rappelle la compassion d'Élie pour la veuve qui vivait à Sarepta et la guérison, par le ministère d'Élisée, de Naaman le Syrien : deux païens auxquels le Dieu d'Israël fait accueil et miséricorde (Luc 4. 25-30).