Le vagabond de Dieu est né à Amettes en Artois en 1748. Au XVIIIe - siècle des Lumières -, dans un monde épicurien et sceptique, ce clochard de Jésus Christ clamera dans son silence la folie de l'Évangile, l'appel à la pauvreté et à la simplicité du coeur. Aîné d'une famille de quinze enfants, Benoit-Joseph révèle très tôt un vif attrait pour la vie monastique, la solitude et la prière. Il cherchera longtemps sa voie, hésitant entre La Trappe et La Chartreuse. On lui répondait : Dieu vous veut ailleurs. Aucun cadre social ou religieux ne lui convenait. Sa vocation sera la route. C'est en Italie, où il est parti en vagabond, qu'il trouve la lumière : il sera un pèlerin mendiant, se laissant guider par le soleil et les étoiles. C'était un ami d'Abraham le Migrant
Benoit-Labre, habillé en pouilleux et couvert de bestioles, totalement dégagé des biens de ce monde, se fait pauvre et pénitent à la Suite de Jésus. Il parcourt plus de trente mille kilomètres à pied sur les chemins de France, d'Italie, d'Espagne, de Suisse, d'Allemagne et de Pologne. Moqué et chassé par les milieux bien-pensants, il demeure toujours aimable et joyeux. Il aime les pèlerinages de Paray-le-Monial, surtout ceux d'Assise et de Lorette et enfin les tombeaux des apôtres Pierre et Paul à Rome. C'est dans leur Ville que prendra fin l'itinérance du vagabond compagnon de Dieu, passant ses journées en prières dans les églises et la nuit dans les ruines du Colisée. Il meurt chez un boucher qui l'avait pris en amitié. C'était à Rome le 16 avril 1783 : il n'avait que 35 ans. Benoit-Joseph Labre est le saint patron des routards, des sans domicile fixe, des clochards et des marginaux, de tous les exclus de nos égoïsmes et aussi des premiers syndicats chrétiens et des foyers d'accueil.
Benoît signifie en latin "celui qui béni" (benedictus) ; Joseph vient de l'hébreu "Dieu ajoute".