L’église Notre-Dame de Sainte-Croix est le lieu d’origine de la famille religieuse de Sainte-Croix, composée de frères, de pères et de sœurs qui œuvrent à la mission de l’Église et à l’éducation dans le monde.
Sainte-Croix est un nom connu au Mans car il désigne à la fois le nom d’une église du centre-ville et une institution éducative prestigieuse. Mais c’est surtout le nom d’une famille religieuse née dans ces mêmes lieux. Les trois doivent leur existence au père Basile Moreau, béatifié en 2007. À l’occasion des 150 ans de la mort du Bienheureux, l’église Notre-Dame de Sainte-Croix qui accueille le sanctuaire de Basile Moreau depuis 2014, organise des événements pour le jubilé entre le 20 janvier 2023 et jusqu’au 7 juin 2024, fête du Sacré-Cœur.
Depuis la consécration en sanctuaire, des pèlerins du monde entier viennent lui rendre hommage car son gisant se situe dans le transept sud de l’église construite dans le style néo-gothique par le prêtre-architecte Magloire Tournesac (1805-1875). « La figure de Basile Moreau est connue dans le monde entier, alors que finalement il reste très peu connu dans le diocèse, poursuit Tiphaine Hamerel, membre de l’équipe du sanctuaire. Monseigneur Vuillemin qui s’intéresse au fondateur a prévu d’organiser la messe de clôture du jubilé dans la Cathédrale pour en faire un événement diocésain et mieux le faire connaître. »
L’œuvre de Basile Moreau
Né peu de temps après la Révolution française, il voulait évangéliser les campagnes et a organisé un groupe de prêtres pour annoncer le message du Christ dans les villages. En 1835, il prend la direction des Frères de Saint-Joseph, une communauté de laïcs fondée par le père Dujarié pour éduquer en milieu rural. Il fusionne en 1837 le groupe des prêtres, impliqués dans la mission de l’Église, avec celui des frères qui œuvrent à l’éducation. Il a appelé cette communauté Sainte-Croix car situé dans le faubourg du même nom, rattaché plus tard à la ville du Mans. Il voulait achever la création de la famille de Sainte-Croix en fondant un groupe de sœurs, appelé Marianites. Elles aidaient les pères et les frères dans leur mission d’évangéliser.
En 1857, le Saint-Siège reconnut la Congrégation de Sainte-Croix puis en 1867 les sœurs.
« Basile Moreau nous a appris la confiance en la divine providence : face aux épreuves, il nous invite à avancer dans la confiance même quand tout nous parait sombre », explique le père Paul-Elie Cadet, un des deux prêtres de l’église et membre de la Congrégation, originaire d’Haïti. Aujourd’hui, la Congrégation est présente dans 17 pays, elle recense 1200 hommes, pères et frères, et la famille religieuse de Sainte-Croix regroupe 2000 membres, en comptant aussi les sœurs. Elle est tournée vers la mission de l’Église et l’éducation. Elle a développé des établissements scolaires partout dans le monde, ce qui lui donne une certaine notoriété.
Lieu emblématique de la Congrégation
L’église Notre-Dame de Sainte-Croix est le lieu emblématique de la Congrégation. Car au départ le bâtiment construit entre 1842 et 1856 servait de chapelle pour l’institution éducative. Après des difficultés financières et des disputes, le père Moreau démissionne en 1866 et finit sa vie le 20 janvier 1873 auprès des sœurs de la communauté qui se sont occupés de lui jusqu’à sa mort.
En 1870, la Compagnie de Jésus devient propriétaires de l’église et de l’Institution Notre-Dame de Sainte-Croix. Puis, les Jésuites doivent quitter les lieux en 1911, après la loi de séparation des Églises et de l’État. L’école est confisquée et sert de caserne, l’église devient un entrepôt de stockage de matériel.
Le Cardinal Georges Grente (1872-1959), évêque du Mans depuis 1918, prend conscience de l’œuvre de la Congrégation, à l’image de la prestigieuse université Notre-Dame du Lac dans l’Indiana. Il fait tout pour que la Congrégation retrouve son lieu d’origine. En 1931, les religieux de Sainte-Croix reprennent possession de l’église de leur fondateur. Elle est consacrée à nouveau en 1937 et devient église de paroisse en 1938.
« Avec mon collègue Joseph Gansalvez, originaire du Bangladesh, nous veillons sur cette paroisse depuis 2019 et notre mandat va jusqu’à la fin de 2025, poursuit le père Paul-Elie Cadet. Ce sont surtout des retraités et des personnes plus âgées qui participent aux activités. Les bonnes relations avec l’école primaire voisine permettent d’accueillir aussi quelques familles. Les scouts animent également la messe de temps en temps. » Le dimanche, environ 300 personnes fréquentent cette église du centre-ville.