Jeanne d’Arc a-t-elle été envoyée par Dieu pour sauver le royaume de France ou bien la petite bergère de Lorraine a-t-elle été transformée en prophétesse pour des besoins politiques ? L’enquête de Martin Meissonnier explore les mystères qui entourent l’existence extraordinaire de la Pucelle d’Orléans.
Est-ce bien la vraie Jeanne d’Arc qui, après avoir chassé les Anglais d’Orléans et fait sacrer le roi Charles VII à Reims, a été brûlée vive à Rouen en 1431 ? Qui donc était celle que les historiens appellent la “fausse Jeanne”, apparue dans la région de Metz cinq ans après son supplice sous le nom de Jeanne des Armoises ? Sait-on que l’histoire d’une pucelle élue par Dieu pour sauver le royaume était prophétisée avant même sa naissance ? Que la famille de l’humble bergère de Domrémy était en fait l’une des plus aisées de son village ? Comment expliquer que la jeune fille parlait un excellent français alors qu’elle se déclarait illettrée ? Quelle a été sa formation militaire pour parvenir à renverser le cours de la guerre de Cent Ans ? Autant de questions surprenantes qui font de l’existence de la plus célèbre héroïne de l’histoire de France un mystère encore loin d’être résolu.
Si, dans la mémoire collective, Jeanne d’Arc est la petite bergère devenue guerrière et sainte après avoir entendu des voix célestes, quelle est la part de vérité et quelle est la part de légende dans cette histoire édifiante ? S’il n’existe aucun portrait connu de Jeanne d’Arc, celle-ci n’en est pas moins devenue l’un des personnages de l’histoire les plus représentés. La mise en scène très soignée donne accès aux témoignages écrits et aux documents d’archives de l’époque : comptes-rendus de procès, mémoires de chevaliers, dépositions et chroniques, dont la chronique du bourgeois de Paris de 1431. A travers également les précisions passionnantes d’historiens du Moyen Âge, Martin Meissonnier reconstitue les grandes étapes de la vie de la Pucelle en soulevant à chaque fois les points obscurs et énigmatiques qui contredisent la version officielle. Il met parfaitement en lumière les enjeux politiques liés à cette histoire et tente de résoudre des faits restés inexpliqués, voire inexplicables.
Entrecoupant son récit d’extraits de films et de reconstitutions jouées par des comédiens, le réalisateur entretient le suspense en soulignant que si l’on ne croit pas à l’intervention divine, il faut bien admettre une stratégie humaine. Les interprétations proposées sont convaincantes mais, au final, bien des questions demeurent.
Une production : CFRT/ Arte France/ Productions Campagne Première