Ce que nous découvrons aujourd’hui comme une archive audiovisuelle était à l’époque le traitement d’une actualité oh combien retentissante. Retentissante pour l’Eglise mais aussi pour le monde entier, “une sorte de prodige” est-il dit en introduction du film, un “‘extraordinaire événement” en conclusion.
Les 4 et 5 octobre 1965, Paul VI était le premier pape à se rendre aux Etats-Unis et même à fouler le sol américain. Le Pape se rendait à l’invitation du secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies U Thant, à New-York , à l’occasion du 20e anniversaire de l’organisme mondial. Il venait délivrer son message de paix aux représentants des 117 états membres, le lundi 4 octobre 1965, alors que les Etats-Unis étaient en pleine guerre au Vietnam.
Le pape Paul VI, chef spirituel de plus de 500 millions de fidèles répartis sur toute la surface de la terre, héritier d’une continuité de 2000 ans, est reçu par le chef de l’organisation mondiale … dont l’ancienneté remonte seulement à 20 ans.
Ce document exceptionnel nous faire vivre le déroulé de la visite du “pèlerin de Rome”, de sa descente d’avion à son arrivée dans ce qui n’est pas encore une “papamobile”, de son entrée dans le bâtiment des Nations Unies à la grande salle de l’assemblée générale sous les applaudissements à son discours précédé de celui du président de la 20e session de l’assemblée générale des Nations Unies et de celui du secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies U Thant, de sa rencontre avec des invités et des enfants à son message aux 3000 membres du secrétariat des Nations Unies jusqu’à son cortège de départ.
Lire le texte du discours du pape Paul VI prononcé lors de son voyage apostolique au siège de l’organisation des Nations Unies à New-York (site du Vatican) dont voici quelques extraits :
C’est comme « expert en humanité » que Nous apportons à cette Organisation le suffrage de Nos derniers prédécesseurs, celui de tout l’Episcopat Catholique et le Nôtre, convaincu comme Nous le sommes que cette Organisation représente le chemin obligé de la civilisation moderne et de la paix mondiale.
Impossible d’être frère si l’on n’est humble. Car c’est l’orgueil, si inévitable qu’il puisse paraître, qui provoque les tensions et les luttes du prestige, de la prédominance, du colonialisme, de l’égoïsme: c’est lui qui brise la fraternité.
Jamais plus les uns contre les autres, jamais, plus jamais! N’est-ce pas surtout dans ce but qu’est née l’Organisation des Nations-Unies : contre la guerre et pour la paix ? Jamais plus la guerre, jamais plus la guerre ! C’est la paix, la paix qui doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité ! N’est-ce pas surtout dans ce but qu’est née l’Organisation des Nations-Unies: contre la guerre et pour la paix ? Ecoutez les paroles lucides d’un grand disparu, John Kennedy, qui proclamait, il y a quatre ans:« L’humanité devra mettre fin à la guerre, ou c’est la guerre qui mettra fin à l’humanité ».
Si vous voulez être frères, laissez tomber les armes de vos mains. On ne peut pas aimer avec des armes offensives dans les mains. Les armes, surtout les terribles armes que la science moderne vous a données, avant même de causer des victimes et des ruines, engendrent de mauvais rêves, alimentent de mauvais sentiments, créent des cauchemars, des défiances, de sombres résolutions ; elles exigent d’énormes dépenses ; elles arrêtent les projets de solidarité et d’utile travail; elles faussent la psychologie des peuples.
Votre tâche est de faire en sorte que le pain soit suffisamment abondant à la table de l’humanité, et non pas de favoriser un contrôle artificiel des naissances, qui serait irrationnel, en vue de diminuer le nombre des convives au banquet de la vie.
En un mot, l’édifice de la civilisation moderne doit se construire sur des principes spirituels, les seuls capables non seulement de le soutenir, mais aussi de l’éclairer et de l’animer. Et ces indispensables principes de sagesse supérieure ne peuvent reposer – c’est Notre conviction, vous le savez – que sur la foi en Dieu.
Une production : Productions du Parvis/ Nations Unies