Texte intégral
Sainte Colette est née à Corbie en Picardie au 14ème siècle. A l’époque, l’Eglise est déchirée par des violences inouïes. Il y a jusqu’à trois papes qui se battent pour s’asseoir sur le trône de saint Pierre ! Le salut viendra par les femmes. Catherine de Sienne en Italie et Colette en Belgique et en Bourgogne pensent que la voie des chrétiens, c’est la fidélité au Christ. Jésus a vaincu les puissants en se faisant petit et pauvre. Colette lance un vaste mouvement de conversion qui clarifie et assainie l’Eglise par la prière et la vie humble. Elle organise une réforme des clarisses et crée 14 monastères qui ramènent le calme et la réconciliation parmi les catholiques.
Dans l’Eglise, nous discutons parfois vivement, nous critiquons les curés trop partiaux, les évêques trop mous, le pape pas assez diplomate… Rappelons-nous avec Colette que l’Eglise n’est pas un parti avec des courants concurrents. Et méditons ces mots du Christ dans l’Evangile selon saint Jean : « Soyez un, soyez unis, et votre joie sera parfaite. »
En savoir plus sur sainte Colette
« Née en 1381 à Corbie en Picardie, dans la Somme, Colette (ou Nicolette) fut appelée ainsi par ses parents en gratitude envers saint Nicolas. Agés et n’espérant plus avoir d’enfants, ils l’invoquaient avec grand espoir et furent exaucés. Devenue orpheline à dix-huit ans, la jeune Colette, équilibrée et résolue, s’oriente vers l’idéal de saint François et de sainte Claire : elle entre chez les Clarisses de Corbie. Déçue par la tiédeur de leur couvent, elle les quitte pour se faire recluse dans un ermitage aménagé entre deux contreforts de la collégiale Saint-Étienne de Corbie. Dans une vie intense d’oraison et de pénitence, elle garde au coeur la volonté de ramener les soeurs à la vraie vie évangélique de saint François. Elle décide de se rendre auprès du Pape pour faire confirmer sa mission.
Audace d’une jeune soeur qui n’a que vingt-cinq ans ! D’autant que c’était la période du grand Schisme qui déchirait l’Église. Il y avait deux ou même trois successeurs de saint Pierre, l’un à Rome, l’autre en Avignon et un troisième quelque temps à Pise ! La France dépendait alors du pape d’Avignon Benoît XIII. Colette ira le rencontrer à Nice. Frappé par la force d’âme de la jeune réformatrice, il la nomme Abbesse de tous les monastères qu’elle ramènera à la ferveur des origines : non seulement les soeurs Clarisses, mais aussi les Frères mineurs et le Tiers-Ordre de Saint-François. Malgré de multiples oppositions en Savoie, Picardie et Bourgogne, soeur Colette fonde un nouveau monastère à Besançon. Beaucoup de monastères rejoindront sa réforme. On appellera « Colettines » les Clarisses de retour à la stricte observance. Sainte Colette termine sa vie de pèlerine vers le Ciel à Gand, en Belgique, le 6 mars 1447.
Nous avons vu que le prénom Colette fut inspiré par celui de Nicolas. Son étymologie, grecque, est donc la même : nikê signifie « victoire » et laos, « le peuple ». »
P. Marie-Bernard Pineau, dominicain