A la demande de l'Eglise, Jean-Marc Sauvé a choisi 21 membres de tous horizons sur la base de leurs compétences pour ce travail d'enquête et d'écoute. Après deux ans et demi d'étude sur une période de 1950 à aujourd'hui, le président de la CIASE a remis son rapport à la Conférence des Evêques de France qui lui avait confié cette mission, mardi 5 octobre 2021. David Milliat s'est entrenu avec Jean-Marc Sauvé le jeudi 7 octobre. La rencontre a été diffusée dans l'émission Le Jour du Seigneur dimanche 10 octobre.
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Les chiffres sont appel : 2500 pages, 216 000 mineurs abusés par des clercs, religieuses ou religieus, 330 000 mineurs abusés si on compte ceux qui l'ont été par des laïcs en mission pour l'Eglise.
Jean-Marc Sauvé témoigne de sa fatigue après ces 32 mois de travail qui ont permis aux victimes de devenir des témoins.
Il y a une gravité supplémentaire dans le fait que les abus aient été commis par des religieux qui ont perpetré une "oeuvre de mort" avec Dieu en alibi. Cela dénature le message du salut et maintenant il confesse croire à l'existence du Mal.
Reportage sur trois membres de la CIASE : Joël Molinaro, théologien ; Carole Damiani, psychologue ; Sadek Beloncif, professeur des Universités et practicien hospitalier.
Quels sont les changements à faire dans l'Eglise ? Il existe des abus d'autorité, de conscience et spirituels qui peuvent basculer dans le champ sexuel. L'Eglise doit être en capacité de revisiter l'ensemble des enseignements qui peuvent aboutir à des abus d'autorité, être attentive aux dérives de l'accompagnement spirituel et de la confession. Il faut aussi revoir la morale sexuelle dans l'Eglise.
Reportage sur l'association Parler et Revivre : Olivier Savignac, abusé sexuellement, a fondé l'association Parler et Revivre dans laquelle Nicolas Scalbert témoigne.
Comment réparer l'irréparable ? L'institution a failli. Il y a d'abord besoin d'une reconnaissance de responsabilité vis-à-vis des victimes mais aussi des fidèles. Ensuite, il faut réparer en mettant un dispositif de reconnaissance de qualité de victime et indemniser les préjudices qui ont été subis.
Où trouve-t-il l'espérance ? Dans l'attente vis-à-vis de l'Eglise catholique qui a pris la décision courageuse de faire la lumière, a ouvert ses archives, a montré le chemin. Dans la foi du croyant pour qui la mort n'est pas la fin de l'Histoire.
En conclusion : "Ce à quoi nous sommes convoqués c'est à une conversion profonde, de l'institution, des chrétiens, du peuple de Dieu, pour passer de ce que nous avons constaté une oeuvre de mort, pour passer de la mort à la vie."

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