Université Européenne des Assomptionnistes, été 2006
Interview de cinq personnalités donnant des aspects différents de l'évolution de l'Homme.
Pour Sylvie Vauclair, la curiosité est fondamentale à l'Homme, qui a réussi à appréhender l'espace. Elle a besoin de croire que l'homme ne va pas se détruire et pense que se situer par rapport à l'espace conduit à une humilité. Elle est convaincue qu'il y aurait moins de guerres s'il y avait plus d'éducation.
Esméralda Kroy, lit un passage d'un texte de Geneviève Anthonioz de Gaulle, « La traversée de la nuit » avant de parler du témoignage de celle-ci et du traitement des femmes dans le camp de Ravensbrück. Considérer que leurs vies n'ont aucune valeur était le seul moyen d'admettre qu'on peut tuer en masse.
Hélène Carrère d'Encausse, a consulté des archives russes sur les récits des goulags et est impressionnée par la dignité humaine des personnes qui ont résisté au pire, mais dénonce l'absence de travail de mémoire après la disparition du totalitarisme soviétique. Il est important d'éduquer les esprits à la liberté, mais la Culture diffusée par les média n'est pas à la hauteur.
Alain Rémond, journaliste, se méfie de l'Homme et des grandes théories fantasmées. Il donne un exemple d'un bar qui « dévie » de la norme en affichant un panneau inhabituel, ou encore Zidane qui montre ses limites d'homme et quitte son statut d'icône lors d'un match. Il ne croit pas au progrès de l'Homme, chacun vit pour son propre compte.
Pour Etienne Klein, les progrès scientifiques assurent une espérance de vie plus longue aux personnes riches pour qui la vie devient un capital. Il est inquiet par les disparités entre humains qui tendent à s'accroître, avec deux espèces à long terme : on constate aujourd'hui que notre mode de vie et de consommation n ' est pas généralisable.