“La poésie la plus âpre, la plus énergique, la plus hardie qui soit au monde.” Les psaumes étaient pour Paul Claudel une nourriture quotidienne. Au cours de sa vie, comme le signe d’une existence consacrée à l’écriture et à une foi sans concession, il en fit une traduction qui est autant une recréation. Il les médite, les prie, et jaillit alors ce qu’il y a de plus profond – cri, peur, espoir, joie, jubilation – porté par ce fameux “verset claudélien” qui est celui d’un poète et d’un mystique.
D’une modernité incroyable, comme s’il venait d’être écrit, ce texte exprime toute la vie de l’homme d’aujourd’hui. L’adaptation au théâtre des Psaumes de Paul Claudel leur fait prendre un relief saisissant. Seul sur scène, face à une caméra qui sait capter chaque mot et chaque expression, le comédien en livre une interprétation admirable, ne craignant pas de s’y investir tout entier et sans retour. C’est le cri de l’homme vers le ciel, sa quête de Dieu ou sa joie de le trouver, avec une langue qui impressionne par sa puissance charnelle.