Le psychiatre Boris Cyrulnik commente le verset tiré du livre de Job : "Quand je lui imposai ma limite...".
Il se souvient qu'il se termine par "... tu ne peux pas tout te permettre". Il lit les textes sacrés, dont il apprécie la poésie et la beauté, avec le prisme de sa formation ou déformation, dit-il, de psychiatre. Ce verset lui évoque donc l'interdit qui met un point d'arrêt aux pulsions naturelles. Le sacré a une fonction laïque pour lui. Le mystère d'être en vie, d'être au monde est déjà une forme de transcendance. Par la parole, l'homme peut rendre perceptible un monde invisible. Sans être croyant, ce mystère de la création du monde lui fait éprouver un sentiment de transcendance.
La pandémie nous fait vivre dans un chaos social, relationnel, affectif, de pensée... On en sortira avec un autre projet d'existence. Si l'angoisse prend le dessus, le risque est de se soumettre à un dictateur qui donnera des certitudes. Ou bien ce sera une renaissance, une remise en question de notre façon de vivre ensemble : "ça va être passionnant".

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