Devenir moniale, c’est choisir une vie d’oraison dans la clôture d’un monastère. Chacun a ses règles particulières, propres à son histoire et aux personnes qui la composent. A l’abbaye La Joie Notre Dame de Campénéac, les cisterciennes témoignent de leur vocation et de leur engagement dans la vie monastique. Entretiens individuels et scènes de la vie quotidienne alternent, au rythme des sept offices de la journée.
Les sœurs évoquent chacune à leur tour leur engagement dans la vie monastique et les renoncements qu’elles ont dû accepter, parfois dans les larmes. Il leur a fallu renoncer aux parents, au mariage, à la vie conjugale, à la maternité, à la vie de famille, renoncements qui ouvrent à une fécondité spirituelle.
Quel est l’appel qui retient ou ne retient plus au monastère? Odile Van Deth a quitté sa communauté à 68 ans au bout de 37 ans de vie monacale. Elle appréciait en tant que maitresse de novices le contact avec les jeunes, mais n’aimait pas le cadre rigide de la communauté. Si elle n’est pas convaincue par la figure du Christ époux, elle voit l’engagement comme une ouverture à l’autre. Les sœurs se sentent responsables d’une mission, celle de faire advenir l’amour et la vérité dans le monde. Le silence permet d’aimer, le travail permet la communion avec Dieu.
Les moniales connaissent rarement les résultats de leurs prières mais ne s’en préoccupent pas outre mesure car le mystère de la relation à Dieu leur importe avant tout. Certaines évoquent les moments où sa présence est manifeste. Une sœur âgée avoue que ces moments de certitude sont bien nécessaires pour supporter cette vie difficile.