Ils sont neuf religieux catholiques en Mauritanie, cette terre d’Islam grande comme deux fois la France. Un pays d’Afrique de l’Ouest de 3 millions d’habitants, qui voient régulièrement partir des pirogues où s’entasse la jeunesse mauritanienne partant à l’assaut de l’Europe. La plupart ne revient pas, et se perd au fond de l’Atlantique. Ces jeunes Mauritaniens, le père Jérôme Dukiya veut les convaincre qu’ ils sont l’avenir de leur pays, qu’ils ont un avenir en Mauritanie. Avec un léger accent anglais qui rappelle son Nigeria natal, le Père Jérôme Dukiya explique dans un français impeccable sa mission : « J’appartiens à la Congrégation du Saint-Esprit et ma mission est d’être aux côtés des plus pauvres ».
A Nouadhibou, capitale économique de la Mauritanie, le Père Jérôme Dukiya est un homme aux multiples tâches : organisation d’un tournoi de football, direction d’un jardin d’enfant… « Mon but est de rendre leur dignité aux hommes et aux femmes de ce pays. C’est ce que nous faisons notamment en formant des femmes aux métiers à tisser. L’esprit spiritain, c’est être à l’écoute des plus pauvres.» Le Père Dukiya se désole des départs vers l’Europe, de ces voyages vers l’inconnu, à l’issue souvent tragique : « Les jeunes de Mauritanie sont persuadés que seul l’argent compte, d’où leur attirance pour l’Europe.»
La fin du tournoi de football s’est faite sans l’équipe des Camerounais de la ville, décimée par une noyade qui a emporté la plupart des joueurs partis tenter de rejoindre les côtes européennes. « En Afrique, les plus pauvres souffrent beaucoup de la politique de l’Europe par rapport à notre continent. Tout ceci doit changer ». Et l’évêque de Mauritanie, Monseigneur Happe, de conclure : « Aussi longtemps que la lumière brille, elle attire toujours les papillons. Fermer les frontières ne sert à rien. Le gâteau existe, et il faut le partager ! »
Une production : CFRT/ France2/ Bonobo Productions