Ce documentaire fait partie d’une série de films sur les chrétiens en Orient dont les Eglises ont une tradition très ancienne, et la difficulté de leur présence face à certains positionnements d’un Islam majoritaire. Il date de 1995, et la situation politique en Irak a beaucoup changé. Le pays a connu depuis la présence américaine, la chute et la mort du président Sadam Hussein. Ce documentaire reste pourtant important en ceci qu’il est un témoin des questions qui touchaient les chrétiens, il y a plus de 10 ans, lorsque le pays souffrait encore du blocus.
Le film rappelle que le christianisme en Irak est très ancien, et déjà est raccroché à une tradition ancienne, si l’on se réfère à la langue que parlent les chrétiens chaldéens, à savoir l’araméen, proche de la langue que parlait le Christ. Parmi les 800 000 chrétiens que comptait l’Irak, les chaldéens catholiques sont minoritaires. Mais l’Irak est bien une mosaïque d’Eglises ! A l’époque de ce film, malgré une situation économique déplorable, qui se traduit par un lent exode, les chrétiens d’Irak ne baissent pas les bras. La solidarité entre chrétiens contribuent à montrer que la communauté chrétienne n’en est pas moins dynamique.
Alexandre Fronty interroge plusieurs prêtres ou évêques, ainsi que le patriarche chaldéen qui présidait à la vie de cette Eglise au moment du tournage de ce documentaire. Il présente plusieurs lieux du pays et cherche à comprendre l’exode important qui s’est engagé. Derrière un climat de gravité et d’interrogations sur l’avenir, la beauté des chants, la détermination et la ferveur de la foi constituent un beau témoignage que nous offre ce film.