C’est au travers des yeux d’un jeune élève de l’institution, Paul Juan, 10 ans, et de son récit, que nous découvrons l’histoire de l’Escolania, la plus ancienne école de musique d’Europe.
L’Escolania de Montserrat est un choeur de garçons catalans, basé à l’abbaye bénédictine de Montserrat située en Catalogne, province d’Espagne, à une trentaine de kilomètres de Barcelone.
Le choeur est composé d’une cinquantaine de garçons de 9 à 14 ans, étudiant dans le bâtiment de l’abbaye appelé justement Escolania. Ils ont chaque jour une heure de
chant. Tous étudient le piano, plus un autre instrument à cordes ou à vent. Ce choeur d’enfants a été formé à la fin du XIIe siècle et s’est perpétué sans interruption jusqu’à nos jours. Avec 60 professeurs pour 50 élèves, l’Escolania a acquis une grande renommée depuis qu’elle a été reprise et portée à un degré de grande perfection par le père Ireneu Segarra, directeur de l’Escolania de 1953 à 1997. Celui-ci avait inventé une technique d’enseignement maintenant reprise par beaucoup d’écoles de musique. Actuellement, le haut niveau de l’établissement s’explique par la persévérance des moines, jadis élèves de l’Escolania.
Chaque année, deux millions cinq cent mille visiteurs viennent écouter le choeur chanter le « Virolai » 13 heures, le « Salve Regina » et les vêpres à 18h45. Le répertoire va du plain-chant grégorien et du Livre Vermeil aux oeuvres les plus récentes. Des enregistrements prestigieux et des tournées à l’étranger ont fait connaître l’Escolania dans le monde entier. Ce sont les choristes eux-mêmes qui s’accompagnent avec divers instruments pour certaines pièces. Mais à côté de ses performances en concert, l’Escolania reste fidèle à sa vocation première : chanter, chaque jour, le Salve à la Vierge noire de Montserrat et accompagner la prière des moines.
Parti-pris du réalisateur : Sacha Hizar dévoile des images inédites : c’est la première fois que l’intimité du quotidien de cette Escolania connue et reconnue dans le monde entier est filmée. Avec son héro narratif, Paul Juan, il assiste aux répétitions de chant et de musique, aux études, aux moments de détente des jeunes choristes et capte même certains instants volés. Tout au long du documentaire, son récit est rythmé par des chants.