Texte intégral :
Alors que Jésus nous parle d’un Dieu d’Amour, comment y voir clair lorsque la Bible évoque la crainte de Dieu ?
« La crainte de Dieu est le commencement de la Sagesse » nous disent les Proverbes (1,7) formule que l’on retrouve également dans les les psaumes (111, 10). Faut-il donc avoir peur de Dieu pour croire en lui ?
L’expression a été très souvent mal comprise, ou pire encore utilisée à contre-sens. La peur de Dieu, on la découvre aussi dans les paroles d’Adam après la Chute : « J’ai eu peur de toi, alors je me suis caché ! ». De même, dans la Parabole des talents, le serviteur paresseux enterre son talent par peur de Dieu : c’est donc un sentiment négatif qui voit en Dieu un juge impitoyable, un être méchant et brutal.
Il n’est plus question pour le croyant d’avoir une relation de confiance ; la peur de Dieu suscite une vision quasi contractuelle vis à vis de Dieu : tu me donnes tant, je te rends tant, point final. Pas d’amour, encore moins de miséricorde. Adam et le serviteur s’auto-excluent de tout lien avec Dieu. Avec cette vision très infantile, il n’y a même plus de relation. En réalité, selon la Tradition biblique, il ne s’agit pas d’avoir peur de Dieu, mais plutôt d’avoir peur de le blesser, de lui faire mal en rompant son alliance d’amour. La crainte de Dieu est donc un sentiment positif, c’est le souci et le désir du croyant qui, par ses paroles ou par ses actes, craint de rompre le lien d’amour et de confiance qui le lie à Dieu.