Le film s’ouvre sur une litanie de « je voudrais ». Face caméra, avec émotion, colère et espoir mêlés, Aurélie confesse ses attentes et ses angoisses. “Tout ce que je voudrais faire, c’est vivre comme tout le monde, ne pas avoir de difficultés, avoir une bonne mémoire, bien écrire, bien compter, bien lire, rencontrer des gens et voyager avec eux, avoir un super boulot aussi. Je voudrais enfin être heureuse… Oui, ma vie est dure !”.
Laure Illouz a écrit le film en connaissant la jeune femme. Le monde de Lili reflète son investigation : quel est l’origine du retard mental dont souffre Lili depuis sa naissance, comment vit-elle au jour le jour confronté aux autres, quel avenir imagine-t-elle avoir ? Des vacances d’été qu’elle passe en Bretagne à ses 21 ans, le film la voit grandir en quelques mois : Lili s’affirme dans son travail, prend son indépendance en s’installant dans un foyer, fait des projets de voyage avec son amie Charlène, connaît un intense bien que bref bonheur à vivre l’AMOUR. Comme le lui dit sa cousine Anne qui, avec son mari, lui offrent depuis ses 2 ans, l’attention et l’affection d’une famille aimante, la vie est difficile pour tout le monde. Anne a conscience des difficultés de Lili et de sa souffrance due à sa conscience de ses limites. Mais elle pense qu’oublier ses déficiences est salvateur pour elle. Lili craque parfois mais va de l’avant, portée par ses espoirs, celui de progresser pour travailler avec les animaux, son rêve le plus cher.
Regard sans pathos sur le handicap, le film de Fred Cebron et Laure Illouz pose la question de l’autre, du respect et de l’acceptation de ses différences, essentiel pour vivre ensemble, en famille et en société.
Une production : CFRT/ Cinétévé