Esprit en avance sur son temps, le père Henri-Dominique Lacordaire est aujourd’hui considéré comme un des grands défenseurs de la liberté au 19ème siècle. Partisan de la séparation entre l’Église et l’État, condition sine qua non de l’indépendance du religieux par rapport au politique, il s’est fait le porte-parole des thèses libérales qui ont vu le jour au lendemain des Trois Glorieuses en 1830. Proche de Charles de Montalembert et de l’abbé Félicité Robert de Lamennais, il participe au journal L’Avenir qui défend la liberté de la presse, d’association et d’enseignement, alors monopole d’État. Le pape Grégoire XVI condamne les doctrines du journal, tout comme le clergé et la noblesse française, ce qui n’empêche pas Lacordaire de continuer à prôner une religion éclairée, fondée sur la raison. Il parvient à faire rétablir l’Ordre des Frères Prêcheurs, supprimé en 1790 au même titre que les autres ordres et congrégations en France. Une nouvelle révolution éclate en 1848. La République est proclamée ; Bonaparte est le premier président élu au suffrage universel. La République laisse rapidement place à la dictature. Lacordaire quitte Paris, et se consacre à la création des premières écoles dominicaines. Élu à l’Académie française en 1861, il est considéré comme l’un des précurseurs du catholicisme libéral.

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