« Tout est trésor ici, la mer, la terre, l’agriculture, le tourisme », constate Félix Koroma, conducteur de camion pour la mine et catéchiste. Pour lui, comme pour beaucoup de ses compatriotes, l’exploitation du nickel, première richesse économique de l’île, est un bienfait parce qu’elle apporte du travail. Mais, la crainte de la population, pour qui le sens du partage est une tradition ancestrale, est que le développement économique attendu de ces usines ne profitent pas à tous, et qu’il pollue, non seulement leur lagon mais surtout leur âme.
Majoritairement catholiques, les Néo-Calédoniens ont été évangélisés par des laïcs missionnés par l’Eglise. Jean-Bernard Ganne suit ainsi plusieurs catéchistes qui tout en travaillant (Abraham est postier, Marie-Rose cultive l’igname…) informent et font lien entre la Parole de Dieu et les inquiétudes nées de cette ruée vers l’ «or vert». Au Nord, qui a déjà vécu cette mutation avec l’exploitation d’une mine de chrome fermée depuis 1992, la question qu’affronte la population est celle de l’avenir. Non seulement tous ne peuvent travailler à la mine, mais un jour, elle fermera à son tour.
Autour des jeunes, des responsables se mobilisent pour les impliquer dans des formations professionnelles et faire en sorte que chacun se sente concerné par le projet de développement du pays.
Le vœu du vicaire général du diocèse est ainsi partagé par les acteurs laïcs du pays : au-delà des divisions, continuer à vivre dignement tout en s’assurant que la dynamique économique profite à chacun et qu’elle serve à promouvoir l’être humain.
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