Histoire d’un lieu
La Cité Saint-Pierre est née d’un vœu de sainte Bernadette Soubirous elle-même : permettre aux pauvres de venir en pèlerinage à Lourdes. En 1872, on aménagea une rotonde sur l’esplanade (à l’actuel emplacement de la Vierge couronnée) pour les pèlerins pauvres. Deux ans après, le feu la détruisait. En 1954, Mgr Théas, alors évêque de Tarbes et Lourdes, se souvint du souhait de Bernadette et écrivit au P. Jean Rodhain, fondateur du Secours catholique : « Les pauvres ont eux aussi, et eux surtout, le droit de profiter de la grâce des pèlerinages. Ne sont-ils pas les privilégiés de Notre Seigneur ? Je vous serais donc reconnaissant d’envisager l’organisation à Lourdes d’une Cité-Secours. »
Un an plus tard, le P. Rodhain réussit à acquérir une châtaigneraie de 18 ha sur les hauteurs de la ville. Il n’a pas un sou, mais avec sa confiance habituelle, il se lance dans l’aventure. La première pierre est posée le 1er août. Dès décembre 1956, arrive un premier groupe de pèlerins de Rennes. Par respect pour les pauvres ses hôtes, le P. Rodhain, « un artiste dans une âme sacerdotale », voulait des « choses belles ». Et, de fait, la Cité est belle, le parc de 32 ha agréable, les abords fleuris et animés. Il y a une dizaine d’années, les dortoirs initiaux ont été remplacés par six pavillons confortables pouvant recevoir près de 500 personnes à la fois. Plus de 1 000 bénévoles s’y relaient toute l’année pour l’accueil, l’animation et les services.
De semaine en semaine, de groupes en groupes, les pèlerins se succèdent. Pauvres d’argent, pauvres de coeur, blessés et écorchés par la vie, ils se sentent souvent pour la première fois respectés, et découvrent qu’ils sont importants puisqu’ils ont droit, dans un cadre agréable, à une belle chambre, à des repas de qualité…
Le reportage
Sylvie est venue à la Cité Saint-Pierre pour se ressourcer comme 16 000 pèlerins accueillis ici chaque année. Ils viennent rompre avec un quotidien difficile et tentent de redonner du sens à leur vie avec l’aide des accompagnateurs. Chacun est regardé comme une personne singulière et précieuse, ce qui lui permet d’entamer un chemin personnel.
Une production : CFRT/ France Télévisions