L’Eglise catholique en Inde, avec ses 17 millions de fidèles, représente moins de 2% de la population indienne. Néanmoins, sa force de témoignage est immense, notamment par son action éducative et caritative : l’Eglise accueille vingt millions d’étudiants dans 25 000 établissements et gère 25 % des hôpitaux et centres de soins du pays.
L’Eglise catholique y compte trois rites : latin, syro-malabar et syro-malankar.
Les fidèles de rite syro-malabar sont trois millions et demi, répartis en 26 diocèses.
La tradition locale fait remonter leur origine à l’apôtre Thomas, mort martyr en 52. Les syro-malabares, appelés les « chrétiens de St Thomas » se rallient dès le 16e à l’Église catholique, convertis de force par des missionnaires portugais. Leur liturgie est ainsi « latinisée ». Elle ne retrouvera son autonomie, avec une hiérarchie propre qu’en 1923.
Plus tard, en 1992, elle devient une église archiépiscopale : elle acquiert le pouvoir d’élire et de nommer ses propres évêques. Elle réforme sa liturgie et renoue avec le rite syrien oriental.
Mais des dissensions demeurent entre les partisans d’un rite délatinisés et ceux d’un rite plus occidentalisé.
Elles datent de la conversion forcée au 16e : une partie de ces « chrétiens de St Thomas » se révoltent et rejettent la latinisation de leur rite. Ils se rattachent à l’Église syriaque orthodoxe : l’église syro-malankares est née. En 1932, une partie de la communauté se rattache à nouveau à Rome.
Les fidèles de rite syro-malankar représentent aujourd’hui environ 500 000 personnes. Avec l’accord du Saint Siège, l’Église syro-malankare nomme ses propres évêques. C’est la plus jeune des églises catholiques orientales.
Françoise Briquel-Chatonnet, directrice de recherches Orient et Méditerranée au CNRS, raconte les dates clés historiques. L’apport pour le pays et le rayonnement actuel des ces deux églises seront abordés par le Père Gollnisch, de l’Oeuvre d’Orient.
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