Ils viennent de Syrie, d’Érythrée, du Soudan, d’Irak ou d’Afghanistan. Sans passeport ils ont parcouru des milliers de kilomètres, traversé des frontières et des mers, cachés dans des camions ou entassés sur des embarcations surchargées. Ils ont fui la guerre et la misère et ont tout perdu. Aujourd’hui ils sont bloqués par un dernier obstacle qui paraît infranchissable : la Manche. Les milliers de migrants qui errent comme des fantômes dans la région de Calais n’ont qu’un espoir : gagner l’Angleterre.
A bout de force, ils ont pris tous les risques pour ce voyage de plusieurs mois. Certains sont morts en route, d’autres ont été emprisonnés, d’autres encore ont dû renoncer. Ceux qui on atteint les côtes calaisiennes sont sans doute les plus forts et les plus résistants. Mais face aux difficultés et aux multiples stratégies du gouvernement pour les décourager, l’espoir d’une vie meilleure outre Manche s’amenuise. Sans ressources et sans toit, c’est dans un dénuement total qu’ils attendent leur chance et s’en remettent à la providence. Perçus comme des indésirables, regardés comme des parias, expulsés de leurs squats, ils vivent au jour le jour dans l’indifférence.
Pourtant à Calais une poignée de chrétiens leur tend la main. Un repas, une couverture, une porte ouverte redonnent à ces migrants désemparés le goût de la vie, l’énergie de l’espoir et la foi en leur destin. Ces hommes et ces femmes incarnent les valeurs fondamentales du vivre ensemble. Ils n’inscrivent pas leur action dans la charité et encore moins dans la pitié. Pour la plupart, issus eux-même d’un milieu très modeste, ils appliquent au quotidien une conduite dictée par leur Foi chrétienne : le respect, l’hospitalité et le partage. Intervenant ensemble sur le terrain auprès des migrants, ils donnent à leur action universelle une dimension réellement œcuménique.
David Lacour, pasteur et directeur de l’Association Solid’R, Alain Deroo, diacre et membre de l’association Flandre Terre d’accueil ainsi que les nombreux bénévoles comme Jeanne, Michel, Brigitte, Olivier et Anne-Marie incarnent cette humanité et cette volonté d’agir au coeur de cet enfer.