"La vie m'a mis un moteur de Ferrari dans une carrosserie de 2 CV". Ces propos de Jean-Baptiste Hibon, psychosociologue et formateur, ouvre le film. Lui répondent ceux de Pascal Lecordier : "Les préjugés ont en a tous et les pires sont ceux dont on ne se rend pas compte".
Patron d'une PME, il se trouve dans l'obligation française d'intégrer des travailleurs handicapés dans son entreprise. Ce qui est loin d'être simple. Pour avancer dans cette optique, il est venu suivre une formation dispensée par Jean-Baptiste Hibon, lui-même moteur cérébral.
Le handicap fait peur parce qu’il concentre chez la personne handicapée toutes les fragilités humaines des deux extrémités de la vie, celles du petit d’homme et du vieillard dépendants des autres. Mais n’est-il pas utopique de penser qu’il puisse être un facteur d’innovation en entreprise et non un frein à son développement ? Quelles valeurs, économiniques, humaines, ce questionnement met-il en jeu ? Ce film, à huis clos, suit cet entretien personnalisé dans toutes les questions qui se posent autour du handicap
Jean-Baptiste Hibon n’est pas n’importe quel coach, il est infirme moteur cérébral. Sa démarche désarticulée, sa diction encombrée par une langue immaîtrisable rend l’action plus lente et la compréhension laborieuse. L’écouter sollicite le corps, tout l’être de son auditoire, mettant le doigt sur ses propres fragilités. Ce coach met ce patron, nous met téléspectateurs, en situation de handicap. Que faire des fragilités, de toutes nos fragilités humaines ? Force est de constater qu’il ne s’agit pas d’adopter une attitude charitable ou compassionnelle face à la personne handicapée mais bien de rechercher comment faire alliance avec toutes les fragilités de nos vies.