La journaliste Fabienne Pascaud a enquêté auprès de metteurs en scène et comédiens se produisant au festival d'Avignon 1988 sur le thème des relations entre "théâtre et liturgie". S'il y a une concordance dans les termes utilisés dans ces deux domaines, leurs propos sont-ils les les mêmes ?
Pour Maurice Bénichou, metteur en scène de la pièce Les trois soeurs d'Anton Tchekhov, la vocation du théâtre est la communication. Le comédien Michael Lonsdale estime que théâtre et liturgie s'apparentent, puisqu'il s'agit dans les deux cas de prendre la parole à la place d'un autre, et qu'il y a quelque chose du prêcheur dans l'acteur. Gérard Desarthe parle du rôle d'Hamlet qu'il interprète dans la cour du Palais des Papes. Il dit ne pas s'intéresser au sacré, mais voit malgré tout, dans le théâtre, un rituel. Enfin, Geneviève de Kermabon, metteur en scène de Freaks, décrit les réactions des spectateurs devant les comédiens handicapés. Elle souhaiterait que le théâtre soit plus souvent un rituel, soit un lieu où se passent des choses plus intenses que d'habitude.
Des extraits des pièces suivantes sont diffusées au cours du reportage :
Les trois soeurs d'Anton Tchekhov, mise en scène de Maurice Benichou
Freaks, mise en scène de Geneviève de Kermabon
Hamlet de William Shakespeare, mise en scène de Patrice Chéreau
Extrait d'un spectacle religieux dansé donné dans une église.