Cette antienne traditionnellement chantée durant l’Avent probablement depuis le XIème siècle célèbre la Mère du Sauveur et donne à Marie ce très beau titre de ‘porte du ciel’.
L’oeuvre ici interprétée par le petit choeur Pane Lingua, a été composée par Giovanni Pierluigi da Palestrina (c. 1525 † 1594) maître de la chapelle papale de Saint-Pierre du Vatican, de Saint-Jean de Latran & de Sainte-Marie-Majeure
Antienne de la Bienheureuse Vierge Marie, des premières vêpres du Ier dimanche de l'Avent aux secondes vêpres de la Purification.
Alma Redemptóris Máter,
quæ pérvia cæli pórta mánes,
Et stélla máris,
succúrre cadénti
súrgere qui cúrat pópulo:
Tu quæ genuísti, natúra miránte,
túum sánctum Genitórem
Virgo prius ac postérius,
Gabriélis ab óre
súmens íllud Ave,
peccatórum miserére.
Sainte Mère du rédempteur,
porte du ciel toujours ouverte,
étoile de la mer,
viens au secours du peuple qui tombe
et qui cherche à se relever.
Tu as enfanté, ô merveille,
celui qui t’a créée.
Tu demeures toujours vierge,
accueille le salut
de l’ange Gabriel
et prends pitié de nous, pécheurs.
“Notre Dame, porte du Ciel” est le thème choisi par le Jour du Seigneur pour cet Avent 2024. Nous verrons les portes de la cathédrale s’ouvrir le 8 décembre, donnant à découvrir son intérieur désormais lumineux, et nous offrant comme un avant-goût du Ciel.
Mais “Porte du Ciel” a aussi un enracinement biblique.
Dans le livre de la Genèse, se réveillant de son songe où sur une échelle montent et descendent des anges, Jacob s’écrie « Que ce lieu est redoutable ! C’est vraiment la maison de Dieu, la porte du ciel ! » (Gn 28,17).
La porte relie la terre et le ciel. La tradition chrétienne va osciller à attribuer l'image aussi bien à Jésus qu’à sa mère. La célèbre antienne ”Alma redemptoris mater” commence ainsi par ces mots “Mère du Rédempteur, Porte du Ciel toujours ouverte.”
La liturgie dans une messe votive dédiée à Marie, reprend encore l’image : “Nous te saluons, Vierge en qui repose la Parole. Tu es la porte du Paradis : Quand tu donnes Dieu au monde, tu nous ouvres le ciel”.
Notre foi, fruit de l’Incarnation célébrée à Noël, appelle toujours une médiation concrète dans ce monde. Alors chantons !