Deux frères, deux martyrs. Ils vivaient à Nantes pendant la première partie du 3e siècle. Donatien avait reçu le baptême chrétien, tandis que Rogatien était encore catéchumène (candidat au baptême). Dénoncés comme chrétiens, les deux frères sont convoqués l'un après l'autre devant le légat de l'empereur romain Maximin. L'essentiel du récit de leur martyre est parvenu jusqu'à nous.
On accuse Donatien : " Il parait que, non content de refuser d'adorer nos dieux Jupiter et Apollon, tu propages le culte d'un crucifié et que tu entraînes un grand nombre à ta suite." Donatien réplique : " Je voudrais les arracher tous à l'erreur et les tourner vers Celui qui seul mérite leur adoration." Pensant avoir plus de succès auprès de son frère, le légat propose à Rogatien : " Puisque, converti par ton frère, tu n'es pas encore souillé par le baptême, abjure ton erreur, afin de conserver ta vie et de mériter la faveur de nos divins empereurs." Rogatien fut aussi ferme que son frère Donatien.
Condamnés à mort après avoir été torturés sur le chevalet, ils eurent la tête tranchée. N'ayant pas de prêtre ni d'eau pour le baptiser, Rogatien demanda à son frère de lui donner le baiser de la paix du Christ comme équivalent du Baptême. Les deux frères martyrs sont toujours honorés par le diocèse et la ville de Nantes. On a aimé les surnommer les enfants nantais.
Une église fut érigée sur leur tombe et leurs reliques furent partagées entre cette église et la cathédrale de Nantes. On date leur martyre de l'année 238 et deux croix de granit érigées dans la rue saint Donatien à Nantes indiquent le lieu de leur suprême témoignage au Christ.
Donatien signifie en latin donation et Rogatien vient du latin rogatio : demande ou prière.