Qui était cette sainte Lydie ? Il faudrait se demander : quelle fut la première chrétienne en Europe ? Eh oui, ce fut une femme ! Sa conversion au Christ, par la prédication de l'apôtre Paul, a permis le passage de l'Évangile du nord-ouest de l'Asie mineure (l'actuelle Turquie) vers l'Europe au nord de la Grèce.
On trouve cette pionnière de la Bonne Nouvelle de Jésus Sauveur au chapitre 16 des Actes des Apôtres. Saint Paul accomplissait son deuxième voyage missionnaire avec Silas, Luc et Timothée. À Troas, près de la Mer Égée, pendant une nuit de prière, il eut une vision : de l'autre côté de la mer, un Macédonien l'implorait : "Passe la mer : viens à notre secours". Il s'embarque avec ses compagnons et parvient à Néapolis en Grèce (Macédoine) nord de la Mer Egée puis à Philippes. Cette cité importante, de population cosmopolite, n'avait pas de synagogue juive et c'est au bord de la rivière, à l'écart, que Paul découvrit un groupe de femmes en prière.
Elles étaient rassemblées autour de Lydie, une "prosélyte" d'origine païenne devenue sympathisante du judaïsme : elle était déjà "adorant le Dieu unique". Le récit la montre les oreilles et le coeur grands ouverts à l'annonce par Paul du salut apporté par Jésus au monde entier. Elle va de suite demander le baptême et sa maison devient la première "église" d'Europe.
Lydie était une marchande de pourpre, elle avait donc des moyens et des relations. On pourrait l'appeler la première fondatrice du "secours catholique" (!). Luc, grand reporter des Actes, relève avec humour qu'aussitôt baptisée, elle déclara : "Si vous estimez que je crois vraiment au Seigneur, venez demeurer chez moi. Et elle nous a forcés d'accepter". Quand on se souvient du tempérament de saint Paul et de son mauvais caractère, cette proposition ne manquait pas d'audace. Sainte Lydie était généreuse et intrépide. C'était vers les années 50.
Le prénom de Lydie vient du latin Lydia, qui était le nom d'une province d'Asie mineure.