Saint Wilfrid eut une existence fort mouvementée, au VIIe siècle. Il naquit en Angleterre en 634. S'étant fait moine, le jeune Wilfrid va poursuivre sa formation religieuse et intellectuelle à Lyon, puis à Rome. De retour dans sa patrie, il prend l'habit bénédictin à Lindisfarne et deviendra l'Abbé du monastère de Rippon. Bientôt, il sera élu évêque d'York, recevant la consécration épiscopale lors d'un passage en France, à Compiègne.
L'évêque Wilfrid était aussi un grand missionnaire. Il ira porter l'Évangile jusqu'en Frise, en Hollande. Doté d'un tempérament passionné et fougueux, il se faisait autant d'adversaires que d'amis ! Beaucoup de ses misères lui vinrent du roi de l'époque : en effet, sans le prévenir, il avait conduit la reine son épouse au couvent ! On comprend la fureur royale !
Le grand mérite de saint Wilfrid fut d'être véritablement oecuménique. Il fut le fidèle artisan de l'unification de l'Église en Angleterre. Il y avait alors deux Églises chrétiennes séparées : l'une autonome et Celte, dirigée d'ailleurs par un autre saint évêque qui se nommait Chad, et l'autre Anglo-saxonne, reliée à Rome. Grâce à la réconciliation des deux évêques, ces Églises vont fusionner et resteront unies jusqu'au schisme du roi Henri VIII.
On n'a pas attendu le XXe siècle pour faire l'Europe ! Au VIIe siècle, saint Wilfrid fut un véritable Européen. De par ses études, ses missions et aussi l'exil qu'il subit à plusieurs reprises, on le trouve à Lyon, à Rome, en Hollande et en Angleterre, fondant des monastères dans l'observance de la règle de saint Benoît. Réfugié en Austrasie, à l'époque le nord-est de la France, il faillit devenir évêque de Strasbourg ! C'est en Angleterre qu'il termina sa vie missionnaire itinérante, en 709.
Le nom de Wilfrid, auquel se relie celui d'Alfred, signifie selon l'étymologie germanique "volonté" et "paix".