Sous sa légende fantastique et sa cuirasse de chevalier terrassant le dragon, on trouve un saint Georges bien réel. Ce chrétien fut martyr pour sa foi au début du 4e siècle à Lydda (actuellement Lod, aéroport de Tel-Aviv).On peut se fier au témoignage du pèlerin de Plaisance, voyageant en Terre Sainte au 6e siècle. Il assure avoir trouvé à Lydda le tombeau de ce martyr. C'est la base d'un culte exceptionnel. Saint Georges est vénéré très tôt en Orient puis en Occident. Au temps des Croisades, de nombreuses légendes vont fleurir. Selon la tradition de l'Orient, le chevalier du Dieu Saint serait né en Cappadoce, au cœur de la Turquie actuelle. Tribun de l'armée impériale, il abattait allègrement les idoles païennes et détruisit sans effort un terrible dragon qui terrorisait la Libye ! On constate encore de nos jours la vivacité de son culte, bien au-delà du monde chrétien: ainsi chez les Druzes des monts du Golan, de la Syrie et du Liban, et dans l'Islam en Palestine.
En Occident, c'est l'Angleterre qui a donné grand éclat au culte de saint Georges. Il y devint le saint patron de la chevalerie et du métier des armes. Son drapeau y apparaît au 13e siècle comme symbole du premier ordre de chevalerie : celui de la Jarretière. Sa fête avait un caractère national. En France, plus de 80 lieux sont sous le patronage de saint Georges. En Italie, nombre d'artistes l'ont représenté : ainsi Donatello, Carpaccio et Raphaël. Enfin, l'intrépide chevalier de Dieu demeure le saint patron des cavaliers, des Scouts et des Eclaireurs. Georges est un prénom d'étymologie grecque, qui signifie "terre" (gê) et "travail" ou "force" (ergon).