Denis, un nom porté encore fréquemment, avec un "i" ou bien un "y". C'est le nom illustré par une vingtaine de saints et plus de 50 localités en France s'honorent de ce patronage. Limitons-nous à deux saints Denis ! Il y a tout d'abord st. Denis d'Athènes (l'étymologie grecque : "Dionysos" rappelle la divinité de la vigne et du vin). Denis était juge au tribunal suprême d'Athènes, le Haut conseil qui siégeait sur la colline de l'Aréopage, à l'ouest de l'Acropole, avant de s'installer sur l'Agora. Denis, par suite dénommé l'Aréopagite, fut converti au Christ par st. Paul, dans son voyage missionnaire de Thessalonique à Corinthe. Il fut le premier évêque d'Athènes : on lui attribuera au Moyen-Âge de nombreux écrits de théologie mystique.
L'autre st. Denis est st. Denis de Paris, patron de notre capitale, si populaire dans l'histoire de France. Selon l'historien Grégoire de Tours, Denis était un moine de Rome venu évangéliser la Gaule et sa capitale Lutèce, vers la fin du 3ème siècle. Premier évêque de Paris, il fut arrêté, en 258, avec ses amis Rustique et Éleuthère, et décapité. Le lieu de son martyre aurait été la Colline de Montmartre : le "mont des martyrs". Sur ce fait historique s'est greffée une tradition qui représente st. Denis, décapité, tenant sa tête coupée entre ses mains. Il l'aurait portée au lieu de sa sépulture : là où s'élève, près de Paris, l'illustre basilique de st. Denis. Nécropole de nombreux rois de France, depuis Dagobert (lequel y ajouta l'abbaye appelée à un immense rayonnement), très en honneur depuis le temps de ste Geneviève, st Denis demeure l'un des "hauts-lieux" les plus évocateurs de notre patrimoine. La popularité de st. Denis était si grande que son étendard était devenu la bannière des rois de France. Pendant des siècles, guerriers et croisés avaient comme cri de ralliement : " Montjoie...saint Denis !"