Ce prénom est peu porté de nos jours. D'origine celte, il signifie "estime" et "considération".
Saint Brice fut le 4e évêque de Tours, où il succéda à saint Martin. Rien ne prédisposait Brice à devenir évêque. Il n'était qu'un pauvre gosse, ramassé "dans le ruisseau" près de Tours par saint Martin, qui l'avait confié à ses moines de Marmoutiers. L'enfant recueilli sème la panique dans le monastère ! Il est méchant, orgueilleux et ingrat : il semble vraiment possédé du démon. Saint Martin a bien du mérite de protéger un tel garnement. Confiant dans la grâce de Dieu, il refuse de le renvoyer malgré l'insistante demande des moines de Marmoutiers.
L'évêque Martin sera-t-il payé de retour ? Nullement, du moins dans l'immédiat. Brice est devenu prêtre, on ne sait trop par quel moyen. Il quitte le monastère et se met à mener "la grande vie" : il recherche le luxe, s'entoure de jolies esclaves et se moque complètement de l'exemple et des directives de son maître, qu'il appelle "ce vieux fou de Martin". Il est possible cependant que ce portrait doive être nuancé, dans la mesure où nous le trouvons sous la plume de Sulpice Sévère, historien de l'époque qui a fort accablé Brice dans ses écrits.
Or la seconde partie de la vie de Brice sera édifiante ! Devenu évêque de Tours (par quelle influence on ne sait), il succède à saint Martin lui-même, à la mort de ce dernier en 397. Le nouvel évêque est aussitôt chassé par ses diocésains. Il va se mettre sous la protection du Pape à Rome, lequel le ramène jusqu'à Tours. En butte aux dénonciations et aux mauvaises langues, l'évêque Brice va s'imposer peu à peu comme un véritable pasteur. Il gouvernera l'Église de Tours pendant une trentaine d'années, d'une manière si édifiante qu'il fut rapidement canonisé après sa mort survenue dans la ville en 444.