L'Arménie, terre chrétienne héroïque, a produit une foule de saints pour le Christ. Au coeur de la "légende dorée" de saint Blaise, on peut discerner un noyau historique : il fut évêque et martyr au début du IVe siècle à Sébaste, nom romain de la ville de Siwas, située actuellement à l'est de la Turquie. Il aurait été un médecin très secourable. En voici une évocation : pendant la persécution de Licinius, il se cachait dans des grottes avec ses fidèles. Arrêté, il fut enfermé dans un cachot. Doué d'un grand pouvoir de guérison, il sauva, par la lucarne, un enfant qui allait mourir étouffé par une arête de poisson fixée dans sa gorge ; d'où la coutume d'invoquer saint Blaise contre les maux de gorge. Il avait aussi la réputation d'être familier avec les bêtes sauvages les plus cruelles : on recourait à son intercession contre les morsures de serpent. Condamné à la torture, il aurait été mutilé par des peignes de fer... et devint le saint patron des cardeurs de laine.
En Arménie, on célèbre la fête de saint Blaise le dixième jour après l'octave de l'Épiphanie. Dans la Liturgie romaine, il demeure le seul saint témoin de l'Église d'Arménie. En France, saint Blaise est spécialement honoré dans le diocèse de Dax. Il est aussi vénéré à Labrit, dans la région de Mont-de-Marsan, dans un ancien prieuré situé sur la route du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Le martyre de saint Blaise, parmi beaucoup d'autres au 4e siècle, rappelle la passion de l'Arménie, exemplaire par sa fidélité dans la foi au Christ. Une passion endurée en toutes époques et spécialement au début du 20e siècle, où les massacres de la fin de la première guerre mondiale ont fait un million de morts chez les Arméniens.
Blaise signifie en latin "bègue".
"Les Romains pensaient que le bégaiement était le signe d'une communication directe avec les dieux. D'où les prophétesses, dans l'Antiquité, étaient souvent choisies par les bègues" (d'après J.M de Fouille, Prénoms, Ed. Hachette).