Anthelme est un nom certes peu connu. Son étymologie est germanique : "Ans" est un nom de divinité et "Helm" signifie "casque". Saint Anthelme est encore populaire dans la région du Bugey, à l'est de la France. Il naquit à Chignin en Savoie en 1107. Son nom est surtout relié au monastère de la Grande-Chartreuse. Une avalanche avait détruit ce lieu célèbre de la vie monastique créé par saint Bruno quelques 30 ans auparavant. C'est Anthelme qui va reconstruire ce monastère dont il deviendra le 7e prieur . Il fonde également les premières chartreuses pour femmes. Or il est difficile aux grands moines de demeurer dans la solitude de leur cloître, tant l'Église a toujours besoin d'eux comme pasteurs, hommes de prière et d'action. On appelait déjà le moine Anthelme, dans les montagnes du Dauphiné, "le père des pauvres".
Contre son gré, il est choisi comme évêque de Belley dans l'Ain en 1163. L'évêque Anthelme devra s'opposer à Frédéric Barberousse qui lui demandait de reconnaître Victor IV, un anti-Pape que l'empereur germanique avait fait nommer à Rome. Il semble que l'empereur ne lui en garda pas grief. An contraire, l'ayant pris en estime, il l'éleva à la dignité de "prince électeur du saint Empire romain germanique. Pauvre saint Anthelme ! Lui qui était demeuré profondément chartreux, non seulement on en avait fait un évêque mais un prince ! Fidèle à son poste, il termine sa vie de bon pasteur à Belley le 26 juin 1178.
Les évêques de Belley ne sont plus "princes" depuis longtemps. L'évêque actuel a fait ajouter à son titre épiscopal, celui de Ars, en référence à saint Jean-Marie Vianney, auquel on peut associer le souvenir de saint Anthelme, le moine évêque !