La mémoire de Jésus transfiguré en gloire prend place deux fois dans la liturgie : le 6 août, 40 jours avant la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix (14 septembre) ; et le second dimanche de Carême, au coeur de la montée du Christ vers sa Passion à Jérusalem. Cette fête était déjà célébrée au 5ème siècle dans les Églises d'Orient sous le nom grec de "Métamorphose" du Christ. Les trois Évangiles de Matthieu (ch. 17), de Marc (ch. 9) et de Luc (ch. 9) témoignent de cette glorification de Jésus comme annonce et prélude de sa Pâque.

Comme le Baptême de Jésus par Jean le précurseur dans les eaux du Jourdain, cette manifestation de la gloire du Christ est une anticipation, une "théophanie", c'est-à-dire une révélation de Dieu. Sur une haute montagne en Galilée, de l'intérieur de la Nuée de lumière, symbole de l'action de l'Esprit Créateur, s'élève la voix du Père : " Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le".

Ils sont six présents à cet événement : le Seigneur Jésus, Moïse et Élie représentant la Loi et les prophètes de la première Alliance, et enfin, les trois apôtres Pierre, Jacques et Jean. Aussitôt la première annonce de sa Passion, Jésus "fait entrevoir" aux disciples éblouis, sa vie et sa puissance de Fils de Dieu. Il veut les fortifier, par avance, pour affronter le scandale de sa mort en croix.

Cette assurance d'une autre Vie plus forte que toute mort, le Christ nous la redonnetous les jours. Au bout du "tunnel", si long soit-il scintille déjà l'étoile du Christ à jamais le Vivant. Sa Résurrection a ouvert en toute mort une brèche qui jamais ne se refermera. Transfigurés, nous le sommes déjà par le désir et l'espérance, dans l'attente du dévoilement de la Bienheureuse Trinité. St. Irénée, de Smyrne et de Lyon, disait : " La gloire de Dieu, c'est la vie de l'homme et la vie de l'homme, c'est la vision de Dieu".