Saint François d'Assise est fêté début octobre*. Huit siècles plus tard, le Poverello aurait-il encore quelque chose à offrir à nos vies quotidiennes ?


La louange et Saint François d’Assise

Voici quelques années que les méthodes de développement personnel fleurissent sur les pavés de la désolation humaine. Certaines invitent largement les consciences à s'ouvrir à la « gratitude » comme moyen d'accéder au « bonheur ».
Les saints, quant à eux, n'ont pas attendu le XXe siècle pour goûter aux bienfaits de cette disposition d'esprit. À ceci près que c'est dans l'amour de Dieu qu'ils nous disent tous tirer leur capacité à se réjouir de toute chose. Parmi eux, au Xe siècle, saint François d'Assise. Dès l'âge de vingt-quatre ans, ce jeune homme frêle a sillonné l'Ombrie puis le monde, la louange aux lèvres. Il rendait grâce à chaque instant pour la beauté de la Création et pour la vie de toutes les créatures de Notre Seigneur. Tout était pour lui occasion d'émerveillement comme de compassion. « Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? » demandait Paul aux Corinthiens** et par là même Dieu à saint François. Lui qui était fils d'un riche marchand et qui aimait le monde et ses fêtes, s'est entièrement remis au Père jusqu'à saisir avec allégresse la main de « notre sœur pauvreté ». En choisissant de ne rien posséder, il pouvait aimer davantage, car librement. Confiant en la Providence divine, il y a puisé sa joie.


La pauvreté : le combat d’un saint

Saint François d’Assise nous parle encore aujourd'hui ! Lui qui a quitté son père publiquement et avec fracas en déclarant : « Je n'ai d'autre père que celui qui est aux cieux ! », il nous incite à nous demander : de quel(s) père(s) sommes-nous les fils ? Qui servons-nous ? Que servons-nous ?
François a entendu un appel à restaurer la petite église de San Damiano et il s'est servi de la bourse paternelle pour acquérir les matériaux. Son père, furieux, lui en réclama remboursement mais saint François d’Assise, jeune et impétueux, s'est littéralement mis à nu devant tous les habitants d'Assise, rendant tous ses vêtements à son géniteur. Ce geste fut le premier d'une vie qui ira vers le dépouillement total, jusqu'à mourir sur le sol nu « de sœur notre mère la terre » à l'âge de quarante ans et après avoir reçu les stigmates.


Une fraternité universelle perpétuée par le saint d’Assise

Ce fou d'amour du Christ en croix, capable d'unir le geste à la parole, a marqué la société et l'Église de son temps. Frère des pauvres comme des riches, nombreux furent ceux qui appliquèrent l'Évangile: « Va, vends tout, donne l'argent aux pauvres et suis-moi » à la lettre. Parce que François a loué Dieu pour la Création, nature, plantes et bêtes, le pape Jean-Paul Il a choisi de le nommer patron de l'écologie en 1979. L'épisode de sa rencontre avec le sultan d'Egypte, rencontre volontaire en pleine croisade, est à l'origine des rencontres d'Assise qui réunissent en prière les chefs religieux de toute la planète au nom de la paix. Le saint d'Assise inspire aussi sans relâche notre pape actuel qui, un certain jour de juillet 2016, a incité les jeunes du monde entier à quitter le « divan » d'un faux bonheur, à chausser leurs crampons et à se mettre en route sur le chemin de la liberté et de la fraternité à la suite de Celui qui est « le Chemin, la Vérité et la Vie».

*Mort le 3 octobre 1226, saint François est fêté le 4 octobre. L'ordre des Franciscains a été fondé en 1223. Saint François a aussi fondé les Clarisses avec sainte Claire.
** 1 Corinthiens 4,7.

Marine de VANSSAY

François d’Assise, le choix de la pauvreté https://vodeus.tv/video/francois-dassise-le-choix-de-la-pauvrete-extrait-1898
François d’Assise, saint modèle pour Michael Lonsdale https://vodeus.tv/video/francois-dassise-saint-modele-pour-michael-lonsdale-1850


Prière du matin avec Saint François d’Assise

Seigneur, dans le silence de ce jour naissant,
Je viens te demander la paix, la sagesse, la force.
Je veux regarder aujourd'hui le monde,
Avec des yeux tout remplis d'amour,
Etre patient, compréhensif, doux et sage,
Voir au-delà des apparences,
Tes enfants comme tu les vois toi-même,
Et ainsi, ne voir que le bien en chacun.
Ferme mes oreilles à toute calomnie,
Garde ma langue de toute malveillance,
Que seules les pensées qui bénissent
Demeurent en mon esprit,
Que je sois si bienveillant et si joyeux
Que tous ceux qui m'approchent sentent ta présence.
Revêts-moi de ta beauté, Seigneur, Et qu'au long du jour je te révèle.
Saint François d'Assise
  Article publié dans Le Bulletin du Jour du Seigneur
#196 juin-juillet 2017
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