Par Julia Itel – Publié le 19/10/2023
La cathédrale Notre-Dame de Reims est un bijou de l’art gothique. Construite au XIIIe siècle, elle est d’une importance capitale pour l’Église et l’histoire de France.
Reims, la Cité des Sacres
Le baptême de Clovis
Aux IIIe et IVe siècles, Reims accueille deux cathédrales construites par saints Sixte et Bétauste. Avant d’être un monument architectural religieux imposant, la cathédrale représente avant tout le siège (ou la chaire, du latin cathedra) d’un évêque et autour duquel se retrouve l’assemblée des croyants. Au Ve siècle, le onzième évêque de Reims, saint Nicaise, fait élever à l’emplacement actuel de la cathédrale une église consacrée à la Vierge Marie.
Le soir de Noël 496-498 (la date exacte n’est pas connue), Clovis – roi des Francs – reçoit le baptême de l’archevêque saint Rémi, dans la cathédrale de Reims. En effet, l’année précédente, à la veille de mener une bataille contre les Alamans, Clovis aurait promis de se convertir au christianisme (la religion de sa femme) s’il la remportait. Le baptême de Clovis a été significatif pour la France : considéré comme le premier roi catholique, il a fait de la France « la fille aînée de l’Église ».
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La tradition raconte qu’inspirés par son exemple, 3000 soldats demandent à recevoir immédiatement le baptême. Une colombe serait alors descendue du ciel tenant dans son bec une fiole de saint chrême. C'est parce que Reims détient cette Sainte Ampoule qu’elle devient la « Cité des Sacres ».
Qui a été couronné dans la cathédrale de Reims ?
En 816, Louis VII, dit « le Pieux » et fils de Charlemagne, est le premier souverain à se faire couronner à Reims, par le pape Étienne IV. Depuis lors, la quasi-totalité des rois de France (32) sont sacrés dans la ville, à l’exception d’Henri IV et de Louis XVIII pour raisons politiques. Le dernier roi à avoir été consacré à Reims est Charles X, en 1825.
Le couronnement des rois à Reims est un rituel solennel et très codifié. La cérémonie est considérée comme un acte sacré au cours de laquelle le roi reçoit l’onction divine et prête serment, ce qui le légitime à régner.
La construction de la cathédrale de Reims
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Un joyau de l’architecture gothique
Bien que des rénovations ont eu lieu depuis le IXe siècle, au XIIe siècle, un incendie ravage la cathédrale. Le 6 mai 1211, l’archevêque Aubry de Humbert, qui a ordonné la construction d’une nouvelle cathédrale, pose la première pierre. Elle est érigée en à peine 60 ans.
Elle est construite dans le style de l’époque qui est celui de l’art gothique. On le reconnaît à plusieurs caractéristiques : la présence d’arcs-boutants, des éléments architecturaux extérieurs en forme d'arches qui soutiennent la structure de la cathédrale ; les voûtes en croisée d'ogives ; les hautes tours jumelles de la façade ouest, impressionnantes et imposantes, symbolisent le lien entre le divin et la terre ; l’utilisation fine de la lumière naturelle grâce aux vitraux ; les nombreuses sculptures et bas-reliefs.
La cathédrale de Reims impressionne par sa taille : mesurant 138 mètres sous-œuvre, ses tours s’élèvent à 81 mètres de hauteur. Sa superficie est de 6 650 m2. Au total, la cathédrale compte 2 303 statues.
La façade occidentale
La façade ouest de la cathédrale de Reims est majestueuse. Au centre, le grand portail est consacré au couronnement de la Vierge. Toute la façade est ornée de sculptures dont la plus connue est celle de « l’Ange au sourire ».
Un des éléments majestueux de la cathédrale est sa « Rose » (ou vitrail du Rose), placée au centre de la façade. Mesurant 12 mètres de diamètre, elle se compose de 12 pétales au nom des 12 apôtres du Christ et des 12 tribus d’Israël.
Au-dessus, la galerie du Gloria (présentant le baptême de Clovis), entourée de deux galeries des Rois ayant été consacrés à Reims, est composée de statues colossales, mesurant environ 4,4 mètres et pesant de 6 à 7 tonnes.
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La « cathédrale martyre »
Pendant la Première Guerre mondiale, la cathédrale de Reims subit de très lourds dommages. En effet, l’armée allemande la prend pour cible et près de 300 obus sont tirés sur elle sans pour autant qu’elle ne s’effondre. Toutefois, la charpente prend feu et la chaleur fait fondre les 400 tonnes de feuilles de plomb qui recouvrent la toiture. La cathédrale est qualifiée de « martyre » face à l’ennemi allemand.
En 1924, l’Américain John-David Rockefeller fait un don qui permet de restaurer durablement la cathédrale de Reims. C'est Henri Deneux qui s’en charge et il lui faut vingt ans pour terminer les travaux de restauration.
En 1974, Marc Chagall réalise les vitraux de la chapelle axiale et l’Allemagne fait don de trois autres par l’artiste Imi Knoebel. En 1991, Notre-Dame de Reims est inscrite sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.