À Domremy, paisible village natal de sainte Jeanne d’Arc, Jésus nous invite au repos. "Venez à l’écart dans un endroit désert et reposez-vous un peu." Il est bon de l’entendre car la vie n’est pas toujours facile, l’actualité nous le rappelle. Soucis, échecs ou conflits nous épuisent. Jésus est clair : "Reposez-vous un peu". Et le Psaume chantait : "Sur des près d’herbe fraîche il me fait reposer." Jésus est le maître du repos. Pas seulement des vacances et de la détente nécessaires. Du repos du coeur.
Nous sommes fatigués quand le coeur est meurtri ou secoué. Et nous nous reposons lorsque nous sommes bien posés, à nouveau, dans la parole qui fait vivre. Se reposer c’est changer de position, re-positionner notre relation à Jésus pour qu’Il nous pose dans la joie de son pardon.
St Augustin l’a bien compris : " Tu nous as faits pour Toi, Seigneur, et notre coeur est inquiet, sans repos, jusqu’à ce qu’il se repose en toi." (Confessions I, 1). Jeanne d’Arc aussi a vécu ce repos qui est état de grâce et qu’elle appelle "le plaisir de Dieu". Expérience étonnante de la petite Jeanne qui dès l’âge de 13 ans, se confie totalement dans les Voix qui lui disent la Parole de Dieu.
Jeanne ne connaît que le Je vous salue Marie, le Notre Père et le Je crois en Dieu, appris par sa mère. Mais ça lui suffit pour rester en présence de Dieu, sans peur, car elle se repose dans la Parole qui fait vivre.
Les Voix la reposent dans l’écoute. Écouter ! C’est le refrain de la Bible :
" Écoute, Israël !" Et Jésus insiste : " Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende !" (Mc 4, 9 et 23). Entendre, c’est écouter et obéir.
La foi inébranlable de Jeanne, posée en Dieu, lui donne la force de libérer son pays. Pas au nom d’un parti politique. Au nom de Jésus qui veut dire "Dieu sauve". Elle écrit "Jésus" sur son étendard qui le clame au coeur de la violence. Et elle meurt dans les flammes en disant "Jésus", re-posée dans la Parole qui libère de la révolte. Elle avait 19 ans.
Elle n’a jamais cherché Dieu en dehors de l’Église. Elle disait : " C’est tout un de Dieu et de l’Église". Et pourtant, elle a souffert de l’Église qui ne comprenait pas sa mission, ni la liberté de Dieu qui se fait proche par des voix qui lui plaisent, fussent les voix du silence.
Dieu parle à des humbles qui ne savent ni lire ni écrire… mais qui entendent sa Parole. Ce n’est pas un hasard si sainte Thérèse de l’Enfant Jésus aimait tant Jeanne d’Arc qui sera canonisée en 1920, cinq siècles après sa mort !
Jeanne est une jeune femme, une laïque. Elle accomplit une mission politique et militaire restant au service de Dieu, dans le monde.
"Dieu premier servi" dit-elle, et elle le sert non dans un cloître mais dans sa ferme, à la cour du roi, sur les champs de bataille, au tribunal, en prison, au bûcher. Elle le sert en servant ses frères opprimés, toujours reposée dans la Parole de Dieu.
Nous tous, qui sommes engagés dans le combat de la vie et de la foi, laissons-nous réconforter par l’humble jeune fille de Domremy, grande dame de l’histoire de France et de l’Église. Comme Jeanne, revêtons l’équipement de la sainteté dont parle saint Paul : "le ceinturon de la vérité, la cuirasse de la justice, le bouclier de la foi, le casque du salut et l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu." (Eph 6, 11-17).
Références bibliques :
Référence des chants :