Frères et sœurs, 
Les prophètes sont toujours à contre-courant et c’est une très bonne chose. 
Cela nous rappelle qu’être à la mode, ou être dans le vent, ce n’est pas forcément une qualité. Les feuilles mortes sont dans le vent. 
Ainsi lorsque la société se porte très bien, se trouve dans la prospérité, lorsque l’argent afflue et que nécessairement les plus pauvres et les plus fragiles sont oubliés, les prophètes comme saint Jacques nous disent : « vos richesses sont pourries. » 
Mais lorsque la société va mal, que les gens sont inquiets, qu’ils sont même dans la souffrance - c’est un peu ce que l’on vit ces temps-ci avec une certaine inquiétude économique, politique, sociale, c’est ce que nous vivons lorsque nous analysons la situation actuelle internationale, les conflits - lorsque nous nous affolons, c’est alors que le prophète Isaïe nous dit aujourd’hui : « soyez fort, ne craignez pas. Voici votre Dieu ». 
Il nous rassure pour nous rappeler que le Seigneur est là, qu’il nous accompagne, qu’il va exercer sa vengeance. Ne fronçons pas les sourcils. La vengeance de Dieu n’a rien à voir avec la nôtre. La vengeance de Dieu, lorsque le monde souffre c’est : « Il vient lui-même et va vous sauver ». 
La vengeance de Dieu c’est de nous aimer, c’est de nous accompagner, d’être là à nos côtés. 
C’est Lui notre salut. Ce ne sont pas nos richesses ou nos petits espoirs trop humains. 
Alors je vous le dis avec force, parce que le monde en a tellement besoin, soyez des prophètes. 
Et parce que le monde est inquiet, soyez des prophètes de l’Espérance, de l’amour de Dieu pour nous. 
Dites à ceux qui s’inquiètent et qui s’imaginent que tout fou le camp, que notre Dieu est victorieux, qu’il a déjà remporté la victoire sur le mal. 
Dites à ceux qui se replient sur eux-mêmes, qui se laissent submerger d’inquiétude par les réseaux sociaux, ou qui sont trop envahis par leurs propres idées trop sombres, qu’il y a tellement de générosité qui se déploie ! Que la bonté de Dieu ne cesse de se manifester !
Il suffit qu’ils ouvrent les yeux. 
C’est ce que nous avons vécu pendant le Jeux Olympiques et paralympiques. 
Merci à vous tous, les bénévoles d’Holy Games qui avez été des prophètes de l’Espérance, de la générosité. 
Quel bonheur de voir la joie des personnes de la rue, des personnes en précarité, des personnes qui vivent la solitude, lorsque les jeunes d’Holy Games sont allés à leur rencontre avec leur enthousiasme pour les inviter à participer à la fête, pour les inviter à se retrouver ! Par centaine ils sont allés au stade. Ils ont vécu des temps de partage, de prière, ils ont crié pour soutenir leurs athlètes préférés dans la fin de zone qui leur était réservée.
Nous avons voulu qu’ils soient de la fête et je crois qu’ils ont vécu des joies profondes. 
Quel bonheur de voir toutes ces personnes porteuses de handicap vivre les mêmes choses, dans les différentes paroisses partenaires. 
Que de sourires, que de larmes d’émotion, que de rencontres magnifiques avec les athlètes qui comme eux vivent des combats pas seulement sportifs, mais aussi les combats de la vie dans leur vie quotidienne. 
Quel exemple que ces athlètes pour lesquels la victoire la plus importante est la victoire sur eux-mêmes, pour la vie. 
Quelle joie de voir que la vie fragile, la vie blessée a brillé d’un éclat que les personnes valides leur enviaient, tellement ces athlètes rayonnaient de vie et de bonheur. 
Oui, parce que le bonheur ne se limite pas aux richesses, ni aux victoires sportives, ni même à la santé. Même si tout cela peut contribuer au bonheur, le vrai bonheur est plus grand que tout cela. 
 
Cela me fait penser à cet athlète au village olympique qui m’a demandé de le bénir. Le lendemain, il devait combattre et il avait très peu de chance de gagner. Le lendemain je l’ai revu et contre toute attente, il avait gagné. Je l’ai béni à nouveau et je l’ai revu l’après-midi. Après son 2ème combat il m’a demandé à nouveau de le bénir. J’étais content croyant qu’il avait à nouveau gagné. Cette fois il avait perdu son combat mais il n’avait pas perdu son sourire. Il m’a dit : « pouvez-vous me bénir à nouveau ? ». C’est ce que j’ai fait. Il m’a dit alors : « Pour moi la bénédiction de Dieu est plus importante que tout le reste ». 
Oui le bonheur invincible, le bonheur que vous ne pourrez jamais perdre même au cœur de la souffrance, même au cœur de vos fragilités, de vos blessures, de vos échecs et même de vos péchés, c’est le bonheur d’être aimé de Dieu. Personne n’est trop loin de Dieu puisque c’est lui qui se fait proche. Il vient lui-même et il n’a peur d’aucune de nos misères, au contraire. 
Il se fait d’autant plus proche que nous avons besoin de lui, comme dans l’Evangile.
A chacun de nous il dit Ephata, ‘ouvre-toi’. Oui, ouvre-toi à son amour, ouvre-toi à son salut, ouvre-toi à son bonheur, alors toutes tes fragilités deviendront des forces parce qu’elles deviendront des occasions d’aimer et d’être aimé. C’est cela le bonheur. 

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