D’abord elle a accueilli Jésus en elle, dans son corps, bien sûr, mais plus encore dans son cÂur. Là, elle lui a donné toute la place. Elle ne cessait de penser à lui, de le désirer, de lui parler à l’avance, préparant les mots par lesquels elle lui dirait son amour et sa tendresse. J’imagine que les mamans qui sont ici et celles qui m’écoutent n’ont pas de mal à se représenter de quelle manière, toute simple, intime, silencieuse et joyeuse, Notre Dame se préparait à Noël : dans la prière.
Écoutons bien, chers amis, cette première leçon : En ces jours qui nous séparent de Noël : prenons le temps de la prière ; mettons nous à l’écoute de ce que l’Esprit veut nous faire comprendre. Faisons grandir en nous le désir d’accueillir le Fils de Dieu. : c’est d’abord lui, le vrai cadeau de Noël, celui que Dieu me fait, celui que Marie me présente !
Ensuite, Marie anticipe l’Âuvre de Jésus : comme il fera, elle pense d’abord aux autres ; elle est tellement tournée vers Dieu que, du coup, Dieu la tourne vers tous les autres auxquels lui-même ne cesse de penser. L’Ange du Seigneur l’avait prévenue de la grossesse d’Élisabeth, et Marie a deviné que sa cousine pourrait avoir besoin d’elle. Alors la voilà partie. Elle doit faire plus de 120 kilomètres a pied. Mais cela ne lui fait pas peur. Les Africains le disent bien : " la case d’un ami n’est jamais loin ". L’amour abolit les distances. C’est tout de même beaucoup de courage pour une fille qui n’a pas encore vingt ans.
Elle rencontre Élisabeth. Et voilà que ces deux femmes découvrent l’une par l’autre à quel point Dieu est présent en elles. Ce qu’elles se disent ne vient pas d’elles mais de la présence intime de l’Esprit Saint qui les habite. À son écoute, elles comprennent ce que Dieu fait à travers les circonstances si humaines de leurs grossesses.
Alors, Marie laisse jaillir sa joie. Elle exprime sa prière dans le Magnificat. Sa louange embrasse tout ce que son Dieu accomplit : les merveilles qu’Il lui a accordées, mais aussi le bouleversement qui, par le Christ atteindra l’humanité toute entière, en mettant à l’honneur les petits, les affamés, les exclus de toutes sortes.
Cette deuxième leçon de Noël est importante aussi : elle veut faire grandir en moi le désir de penser aux autres plutôt qu’à moi, de moins songer à accumuler qu’à donner, à consommer qu’à partager à me gaver qu’à nourrir Le désir de faire plaisir en rendant visite. Le désir enfin de découvrir et de faire savoir que c’est l’Esprit du Christ qui nous rapproche et nous comble de joie !
Troisième leçon : Marie offre son Fils à l’humanité représentée par Élisabeth. Se faisant, elle anticipe l’Église. Par Marie, Jésus est venu dans le monde. Par l’Église, aujourd’hui, il naît encore dans le cÂur de millions d’êtres humains. Marie est comme une figure de cette Église, certes imparfaite, mais sans laquelle le Christ ne serait plus annoncé aujourd’hui.
Élisabeth n’a pas reconnu la mère de notre Sauveur par sa seule intelligence. Le texte nous dit qu’elle fut remplie de l’Esprit Saint et que l’enfant tressaillit de joie en son sein. De la même manière, nul ne peut aujourd’hui reconnaître le Christ que l’Église annonce et présente au monde, à moins d’être ouvert à l’Esprit Saint, et de se laisser remplir et guider par lui. Nous ne reconnaissons la présence du Christ dans notre vie que par cet Esprit qui nous fait dire " Heureuse Sainte Mère Église, comment se fait-il que l’Épouse de notre Sauveur vienne à moi ? ".
C’est l’Esprit qui ouvre tout. Il ouvre Élisabeth, il ouvre Marie à la reconnaissance envers Dieu, il ouvre les hommes au message que porte l’Église. Ce même Esprit fait de nous, aujourd’hui, les acteurs de la venue du Christ dans notre monde.
Car Jésus est pour tous, il est pour chacun de nous, il est pour moi, il est pour toi qui m’écoutes.
À l’exemple de Marie, demandons à Dieu qu’il fasse que dans toutes les rencontres de ces fêtes, L’Esprit Saint fasse connaître qui est Jésus, révèle sa présence et son amour dans nos vies.
Déjà nous le faisons : la préparation de Noël, les cadeaux que nous allons offrir, les visites que nous nous préparons à faire Tout cela est aussi simple que la rencontre de Marie et d’Élisabeth. Cela peut être aussi riche, si je permets à l’Esprit Saint de m’y dévoiler la présence vivifiante du Dieu de Jésus Christ. Je continue l’Âuvre de Marie si dans la préparation de Noël, j’inclus aussi ceux qui sont loin et dont je ne connais que les besoins. Alors, ce que je mets à part pour eux, ne serait-ce que la dîme, dix pour cent de mes dépenses, c’est à Dieu même que je l’offre ! Dix pour cent de mes dépenses de Noël, qu’est-ce que c’est, alors que Jésus nous donne tout ? Un chrétien ne peut tout de même pas célébrer Noël comme tout le monde, avec, simplement, une messe en plus !
Au fond, ce n’est pas difficile de préparer Noël à la manière des amis du Christ : ce que les deux femmes ont fait, l’une envers l’autre n’est hors de portée de personne. Ce sont des choses si simples :
O Marie bienheureuse,
Tu as recueilli la Parole dans ton cÂur avant de lui former un corps,
Tu as été dès le début porteuse du Dieu qui vient vers nous.
Heureuse es-tu,
Car dès l’instant où tu as conçu en toi l’Enfant-Dieu
Et avant même de le voir,
Tu as ouvert tout grand ton cÂur à sa présence
Tu t’es mise à son école
Et tu l’a présenté à ta cousine Élisabeth.
Prie pour nous aujourd’hui
Et obtiens-nous du Père
La même joie de savoir que Jésus vient en nous
Et le même désir de marcher, à ton exemple,
Vers toutes les Élisabeth de ce monde.
Et puis, toi, Père de Jésus-Christ, aujourd’hui,
Tu n’as que mes bras pour accueillir ton Christ,
Tu n’as que mon cÂur pour aimer les pauvres.
Tu n’as que mes mains pour soigner et guérir
Tu n’as que mes jambes pour rendre visite
Tu n’as que ma maison et mon argent pour accueillir, nourrir et réchaufferÂ
Je t’offre tout cela, Père,
Pour que ce soit vraiment Noël, en moi et tout autour de moi !
Références bibliques :
Référence des chants :