Envoyé. Jésus est envoyé par le Père. " Jésus venait d’être baptisé " ; il a entendu : " C’est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai mis tout mon amour. " Dans cet amour, Jésus trouve la source de sa mission. Tout missionnaire, chacun de nous, fonde sa vocation dans l’irruption de cet amour, de cette vie qui viennent du plus profond de lui-même. Cette énergie de Dieu nous ne pouvons plus la contenir, nous devons la donner aux autres. Lorsqu’elle nous brûle, la Parole de Dieu ne peut être enfermée. L’amour est communicatif.
Envoyé. Éprouvé. L’amour en nous, est-il fort ou bien ressemble-t-il à la rosée éphémère du matin ? Saint Marc écrit : " Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert. Pendant quarante jours, il est tenté par Satan. " Jésus est éprouvé, secoué. Quelle fut la tentation pour lui ? Nous connaissons le but de Satan : diviser, disperser, détruire. Satan veut empêcher Jésus de consentir au don total de lui-même pour le salut de tous. Jusqu’à la croix, Jésus sera trouvé fidèle. Tout missionnaire devra aller d’une manière ou d’une autre jusqu’au bout de lui-même : au long des années, il aura à affronter la précarité, la difficulté peut-être de maîtriser la langue, la solitude toujours. Le rejet, la persécution, la mort ne sont pas des réalités du passé Nous pouvons le comprendre, nous aussi. L’épreuve nous fait passer par bien des peines, par le désespoir parfois. Progressivement, nous apprenons que nous sommes toujours dans la main de Dieu. Quand nous sommes passés par là, nous pouvons enfin parler. Nos mots ne sont plus abstraits, ils deviennent lourds d’humanité et lourds de la grâce de Dieu qui relève. Nos paroles deviennent fraternelles, elles portent la vie de Dieu.
Envoyé par Dieu et son Église, affrontant l’épreuve qui accompagne tout don de soi, le missionnaire doit partir. L’évangile de Marc continue en effet : " Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne nouvelle de Dieu. " Partir ! Partir parce que fasciné par un autre monde, une autre culture, d’autres frères et soeurs qui sont donnés à aimer. Aucune tristesse, mais joie devant l’avenir. Un ami, Olivier, missionnaire parti récemment d’ici pour le Cambodge – vous le verrez dimanche prochain – agit dans le respect du mystère de chacun. Il ne cesse pourtant d’être émerveillé devant la foi qui naît ! " Quel bonheur de dire l’amour de Dieu à des coeurs qui ont faim et soif ! " dit-il. Pour ce bonheur, il est parti jusqu’au bout du monde. Certains d’entre nous peuvent être appelés à partir au loin. Mais tous nous sommes appelés à sortir de notre enfermement pour nous ouvrir aux autres et témoigner du Christ venu parmi nous.
Dernière caractéristique d’un missionnaire à la suite du Christ. Il prêche, il parle. Que dit-il ? Jésus disait : " Le règne de Dieu est tout proche ! " Règne d’amour, de justice et de paix ! Règne de liberté ! Ce n’est pas un rêve lointain ! Non ! Regardez, c’est tout proche. Voilà les plus belles paroles que nous puissions nous dire les uns aux autres ! Sans cette paix, aucun avenir ne peut être construit. Nous l’entendions tout à l’heure : " Lorsque l’arc-en-ciel paraîtra au-dessus des nuages, dit Dieu, je me souviendrai de mon alliance avec vous et avec tous les êtres vivants. " Oui, pensant aux missionnaires partis en Asie et en vous recevant vous, prêtres d’Asie venus en France, nous le voyons : il y a tant à apprendre les uns des autres. Nous sommes tous témoins de l’amour de Dieu et de sa paix pour tous les peuples de la terre.
Références bibliques :
Référence des chants :