Excellence, chers Frères et Soeurs,
Les textes que nous avons écoutés nous invitent à renouveler nos sentiments de foi dans le Seigneur, de foi dans la resurrection-du-seigneur Jésus. Et notre pèlerinage nous invite à une conversion plus profonde au Seigneur. Sur ces points quelques mots de réflexion. En cette année sainte jacquaire, nous voici en route vers l’un des plus anciens lieux de pèlerinage de l’Europe : Saint-Jacques-de-Compostelle, un endroit vers lequel convergent, depuis des siècles, les attentes de nombreux fidèles venant de tous les coins de notre continent !
"Mon regard, a dit le Saint Père, s’étend au continent européen et je revois les chemins qui, déjà au Moyen Age, ont conduit et conduisent encore à Saint-Jacques-de-Compostelle des foules innombrables de pèlerins venus ici de France, d’Italie, d’Europe centrale, des pays nordiques et des nations slaves. L’Europe entière s’est trouvée elle-même autours de la mémoire de saint Jacques quand elle est édifiée comme continent homogène et unie spirituellement. L’histoire de la formation des nations européennes va de paire avec elle, avec celle de son évangélisation. On doit affirmer que l’identité européenne est incompréhensible sans le christianisme".
Aujourd’hui encore, nous nous mettons en route pour marque d’une manière solennelle la nouvelle dimension de l’Europe, pour souhaiter une Europe unie, solidaire, généreuse et surtout pour marquer notre condition de pèlerins. Le sens même du pèlerinage, c’est le désir d’une conversion plus profonde au Seigneur. En chacun de nous, il y a toujours place pour une conversion à Dieu qui soit plus réelle. "Le pèlerin, dit aussi le Saint Père, est appelé, en abandonnant progressivement sa conduite antérieure, à se redresser en homme nouveau, en assumant le nouvel idéal proposé par l’Évangile."
Les textes liturgiques de notre célébration nous invitent à renouveler nos sentiments de foi dans le Seigneur qui est notre joie et notre paix, à renouveler notre foi dans la resurrection-du-seigneur. La résurrection de Jésus de Nazareth est un fait mystérieux, mais c’est aussi un fait incontestable, attesté par des témoins vraiment dignes de foi. Jésus est ressuscité avec son vrai corps physique, reçu de la Vierge Marie et crucifié sur le calvaire, portant encore les traces de ses plaies, qu’il montrera plus tard à ses disciples. Mais il est ressuscité dans une condition toute nouvelle. À la différence de Lazare, il n’a pas repris sa vie antérieure terrestre mortelle ; il échappe aux lois ordinaires de l’espace et du temps. Quand il se manifeste, c’est en traversant mystérieusement les murs, en se faisant reconnaître de qui il veut et quand il veut. Tout ceci atteste bien qu’il est entré dans la gloire de Dieu. Jésus nous y a précédé, la Vierge aussi et ils nous y attendent.
Le texte de l’Évangile que nous venons d’écouter nous présente le témoignage de l’apôtre Thomas; Il était absent du Cénacle, le soir de Pâques, quand Jésus est apparu à ses disciples. Il s’est trouvé, de ce fait, dans la même situation que nous, c’est-à-dire appelé à croire au Christ ressuscité sur le simple témoignage de ceux qui l’avaient vu. Mais Jésus n’oublie pas l’âme blessée de Thomas. Huit jours après Pâque, Thomas se trouvant cette fois avec ses amis, Jésus revient parmi eux peut-être exprès pour lui et pour chacun de nous. Et il pousse la délicatesse jusqu’à lui faire toucher de ses mains, comme Thomas l’avait réclamé avec prétention, la réalité physique de son corps ressuscité. La réaction de Thomas est alors immédiate : "Mon Seigneur et mon Dieu". Le Seigneur lui a fait quand même un discret reproche : "Parce que tu m’as vu, tu crois ; heureux ceux qui croient sans avoir vu". La vraie foi au Christ ressuscité repose en effet, non sur la vue, mais sur le témoignage de ceux qui l’ont vu alors que rien ne les prédisposait. Notre foi repose sur la Parole du Seigneur, su le témoignage de Marie-Madeleine, sur celui des apôtres, et en particulier de Thomas qui renforce singulièrement notre propre certitude et provoque notre propre foi. Nous sommes invités à témoigner de notre foi. Écoutons les paroles du Seigneur : "Heureux ceux qui croient sans avoir vu ; heureux les artisans de paix ; la paix soit avec vous". Supplions le Seigneur, afin que le mystère pascal célébré dans cette sainte messe ne cesse jamais d’agir en nos coeurs et nous fasse parvenir au bonheur sans fin.
Que le Seigneur vous bénisse !
Références bibliques :
Référence des chants :