" JE NE SAIS PAS VIVRE HORS L’AMOUR " ( Saint-Exupéry)
Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?
Cette question ne cesse de hanter l’humanité et Dieu ne cesse d’y répondre tout au long des soixante-dix livres qui composent la Bible. En résumant à l’extrême, on peut dire : l’homme est issu du coeur de Dieu. Dieu l’a créé à Son image, c’est-à-dire capable d’aimer et désireux d’être aimé. Le temps terrestre est un stage où nous apprenons l’éternité, un parcours initiatique. Toutes les conditions d’un choix nous sont données : vivre dans l’amour ou vivre en dehors de l’amour.
Nous sommes sur une planète-école pour choisir qui nous voulons être. Chaque jour contribue à nous construire ou à nous détruire. Chaque jour nous nous choisissons égoïste ou généreux, lâche ou courageux, grincheux ou joyeux. Notre coeur est tiraillé entre bien et mal, entre tendresse et indifférence, entre vie et mort. Qui va décider si tel jeune homme va entrer dans un chemin de résistance contre l’injustice, ou sombrer dans la collaboration avec le mal ? Ceux qui s’aperçoivent au soir de leur vie qu’ils ont tout gâché, qu’ils ont tout faux étaient-ils au départ tellement différents de ceux qui aujourd’hui s’émerveillent d’avoir pu donner tant d’amour à des multitudes ?
Le combat spirituel auquel Jésus fut soumis à l’aube de son ministère de messager de l’amour est le même que celui de la tentation au jardin d’Éden. C’est au même combat que nous sommes invités nous aussi tout au long de notre vie. C’est à l’heure du choix qu’on peut distinguer l’animal de l’homme. L’être humain est celui qui peut dire : " Je préfère l’amour. " Ce jour-là, il invente l’homme.
Le tentateur n’a rien à offrir. Tout est esbroufe dans ses promesses. Tout est mensonge. À Jésus, il propose les méthodes de la réussite : Comment convaincre sans peine ? Il lui suggère le culte de la performance. " Séduis-les, subjugue-les par des prodiges. Ils n’ont que faire de l’amour et de la liberté. Tu as vu trop grand. Ce qu’ils veulent c’est le pain, l’ordre et la sécurité. "
" Le père du mensonge ", c’est son nom, est un illusionniste. Du chapeau de l’alcool et de la drogue, il promet de tirer la guérison de toutes nos angoisses… et au bout c’est l’aliénation mentale. Derrière le rideau rose de l’amour jetable et de l’infidélité, il promet de tirer des voluptés inouïes et, à terme, c’est la détresse des couples et des enfants. Derrière des slogans politiques triomphants il promet la victoire sur le chômage et à terme c’est la haine raciale.
Deux jeunes filles rescapées de l’enfer de la drogue ont naguère raconté leur dérive. Le titre de leur récit est évocateur : " Satan qui vous aime beaucoup ". Oh oui, comme il s’intéresse à nous. Il pervertit tout ce qu’il touche c’est la trace de son passage. Il n’aime rien tant que de voir un bon religieux devenir un inquisiteur sadique. Il est aux anges lorsqu’il peut contempler une paroisse vidée de sa jeunesse, chaque pratiquant portant un visage désolé comme si Jésus avait dit : " C’est à votre air coincé que l’on reconnaîtra que vous êtes de mes disciples. "
Les cadavres de Tchétchénie, la famine organisée en Corée du Nord le font jubiler. Les efforts de paix en Israël et au Kosovo le rendent malade. Les ruptures d’amitié, les anciens amants qui se traînent devant les tribunaux font ses délices. La vue d’un couple d’amoureux le rend fou de rage. Son grand chef-d’oeuvre, ce sont les enfants humiliés, battus, violés. Une jeune femme m’écrit hier le récit poignant de son enfance massacrée et de son couple qui fait naufrage dans l’alcool. Elle se surprit récemment à interpeller Satan lors d’un pèlerinage à Lourdes : " Tu voulais me décourager, m’écraser, me désespérer. Tu perds ton temps. C’est raté. Dégage ! Ma main est dans celle de Marie. "
Ici en ce lieu, au milieu de vous les jeunes, je voudrais redire ce qui m’habite et qui m’obsède. Vous êtes dans cette période charnière de votre existence où vous donnez forme à votre avenir. Ne gâchez pas votre jeunesse, le monde en a trop besoin. C’est dans leur jeunesse que les grands témoins de l’humanité ont conçu leur projet et se sont forgé un caractère, une âme de résistants.
Un pilote stagiaire ne s’aventure pas à voler sans moniteur. Un élève des beaux-arts ne se lance pas sans les conseils d’un maître. Jésus Christ rêve de vous offrir son Évangile qui pourrait s’intituler : " Vie, mode d’emploi ". Jésus a pris des risques fous pour les plus exclus, les plus réprouvés, les plus abandonnés, ceux qui se fanent de n’être pas reconnus. Il vous invite à partager son combat contre l’égoïsme, la bêtise, les préjugés, l’indifférence, le racisme, l’orgueil… tout ce qui nous empêche de vivre grandeur nature. Il est la Vérité, le Chemin, la Vie. À chaque page de l’Évangile Il vous rappelle pourquoi vous êtes là sur cette planète, en stage d’amour. Il vous répète (je résume) : soyez pour votre semblable, votre frère humain, ce que le soleil et l’eau sont pour la plante. L’amour fait vivre. Son absence fait mourir.
Pour nous tous, jeunes ou moins jeunes, l’Église nous invite aujourd’hui à un temps de repentance, de réconciliation, de changement de regard. Pour Jésus Christ rien n’est irréversible : " là où le mal a dépassé les bornes, l’amour a été plus loin. "
Références bibliques :
Référence des chants :